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Taxation sur support numerique (CD/DVD)

126 réponses
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Lilou
Bonjour,

J'aimerai savoir si acheter des CDs ou DVDs vierges, marqués d'un "taxe
sacem incluse", nous donne le droit d'y copier des chansons dont on ne
possède pas l'original?

Si non, pourquoi devront nous tous payer pour les fraudeurs?

Merci de vos réponses !

Lilou

10 réponses

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Brina
Dans l'article <cdmoci$e7n$, Yannick Patois
a promptement déclamé ...
Laurent Wacrenier wrote:
> Yannick Patois écrit:
>
>>Il me reste les copies privees que j'ai effectuee, auquel donc j'ai
>>droit (et pour lesquelle j'ai payee sur les supports vierges).
>
> Et bien, vous expliquerez en détail au juge que la loi soutient le
> piratage des disques, hien.

La loi ne soutient pas le "piratage", elle autorise la copie privée, nuance.



Ce sont des raisonnements comme le tien ie qui essait de profiter de la
copie privée pour faire des contrefaçons, qui mettent la copie privée en
danger !
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Xavier Roche
Brina wrote:
Ce sont des raisonnements comme le tien ie qui essait de profiter de la
copie privée pour faire des contrefaçons, qui mettent la copie privée en
danger !



Non. Ce sont les raisonnements comme ceux des maisons de disque (copie
privée == piratage) qui mettent en danger la copie privée.

La liberté ne s'use ..
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GraphSeb
Dans le message :cdnsmd$oca$,
Xavier Roche s'exclama :
Brina wrote:
Ce sont des raisonnements comme le tien ie qui essait de profiter de
la copie privée pour faire des contrefaçons, qui mettent la copie
privée en danger !



Non. Ce sont les raisonnements comme ceux des maisons de disque (copie
privée == piratage) qui mettent en danger la copie privée.

La liberté ne s'use ..



... que si on en abuse.

Loin de cautionner les distributeurs, il est clair qu'une minorité
d'irresponsables détourne manifestement le droit, les usages, au mépris même
du plus simple bon sens. Combien ai-je déjà vu de téléchargeurs /
collectionneurs avec quelques (dizaines de) milliers de références
musicales, quelques milliers (ou bonnes centaines) de films, etc... qui ne
seront sans doute jamais écoutés / visionnés !

L'effet d'échelle n'est pas à négliger. Comme partout, le faible pourcentage
de crétins qui tentent d'abuser systématiquement et massivement un /système/
mettent celui-ci en péril au détriment de tous, comme toujours. C'est
l'ombre de cette incitation au piratage *massif*, *irraisonné* et
*systématique* qui pousse certainement les majors du disque à prendre des
mesures préventives dures (et encore...).

Ce qui peut raisonnablement rester une tolérance est pris en défaut dans ce
contexte de bêtise crasse. Que /Dugland/ attrape trois ou quatre films dans
le mois, tout le monde s'en fout. Que /SuperHacherzDugland/ en consomme en
moyenne plus de 100Go par mois, et qu'en plus il érige son imbécilité en
droit exclusif, c'est bien plus /inquiétant/.

Personnellement, je me rassure tous les jours en me disant que tant que
/cet/ idiot s'intéressera à de telles futilités, il sera sans doute trop
occupé pour être néfaste ailleurs, là où ce serait plus dommageable.
Finalement, ces majors doivent bien se gausser : tels qui se dressent sur
leurs ergots sur le tas de fumier sont bien les plus accro's du système de
marketing qu'ils ont mis en place.

Pensez donc : « la /liberté/ de consommer toujours plus, la consommation de
masse défendue comme une valeur essentielle des droits et libertés de
l'individu, réduit à un consommateur ». Si ça n'était pas si triste, il y
aurait de quoi en rire...

--
GraphSeb
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Xavier Roche
GraphSeb wrote:
Loin de cautionner les distributeurs, il est clair qu'une minorité
d'irresponsables



Certes.

collectionneurs avec quelques (dizaines de) milliers de références
musicales, quelques milliers (ou bonnes centaines) de films, etc... qui ne
seront sans doute jamais écoutés / visionnés !



Mais d'un autre côté l'impact sur les ventes est nul. Monsieur dupont
peur copier un million de cd. Et alors ? Aurait-il acheté un million
d'albums s'il n'avait pas pu les recopier ?

*systématique* qui pousse certainement les majors du disque à prendre des
mesures préventives dures (et encore...).



C'est surtout leur peur de perdre le contrôle sur le système. Avec
Internet, les artistes peuvent désormais vendre en direct en se passant
des maisons de disque. C'est à dire se passer d'un intermédiaire qui
gagne au minimum cinq fois plus sur les ventes que l'artiste original,
et qui a abusé de ses positions de quasi monopole.

La musique et les artistes ne sont pas en danger. Les maisons de disque, si.
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Bruno Cinelli
"Brina" a écrit...

La reproduction d'un livre par photocopie est légale ?
Tiens, tiens ...



La photocopie d'une oeuvre protégée par le droit d'auteur est licite dès
lors qu'elle est destinée "à l'usage strictement privé, et non collectif, du
copiste" et que l'origine est licite.

> Mais on s'ecarte et tu pinailles. Le droit la copie privee me donne
> droit de faire des copies privees, n'est ce pas ?

Oui, mais à partir d'un original qui permet cette copie !



Le "copiste" est la personne qui effectue la reproduction. Dans, l'affaire
Ranou-Graphie c/ Bordas, la Cour de cassation a appliqué ce terme à la
personne physique ou morale qui détient le matériel de reproduction. C'est
lui qui sera condamné à titre de complicité de contrefaçon **si** les
photocopies permettent de penser qu'elles ne sont pas destinés à un usage
privé.

La loi n'exige pas la possession de l'original. Ce sont les critères de la
finalité et de l'origine de l'oeuvre qui doivent être pris en compte. Il est
tout à faire possible de photocopier l'intégralité d'une oeuvre en
bibliothèque si le prêt public est régulier et si c'est pour un usage
strictement privé.
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Annie D.
Brina wrote:

> Si un copain me prete/donne/vends une photocopieuse et un livre, et que
> je fais la copie, c'est bon, n'est ce pas ?

Et non, tu dois la posséder, c'est justement la base de la jurisprudence
Bordas

> Rien ne m'empeche ensuite de revendre la photocopieuse, n'est ce aps ?
>
> Et le livre, bien sur.

avec toutes les copies



Impossible, la copie est "strictement réservée à l'usage privé du
copiste".
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GraphSeb
Dans le message :cdo74e$teg$,
Xavier Roche s'exclama :
GraphSeb wrote:
Loin de cautionner les distributeurs, il est clair qu'une minorité
d'irresponsables



Certes.

collectionneurs avec quelques (dizaines de) milliers de références
musicales, quelques milliers (ou bonnes centaines) de films, etc...
qui ne seront sans doute jamais écoutés / visionnés !



Mais d'un autre côté l'impact sur les ventes est nul. Monsieur dupont
peur copier un million de cd. Et alors ? Aurait-il acheté un million
d'albums s'il n'avait pas pu les recopier ?



C'est une jolie phrase, mais à mon sens complètement hors de propos. Elle ne
justifie rien, bien au contraire. Ne pas avoir les moyens d'acheter n'est
pas une excuse (légale) pour /voler/.

C'est surtout leur peur de perdre le contrôle sur le système. Avec
Internet, les artistes peuvent désormais vendre en direct en se
passant des maisons de disque.



Donc seuls les artistes suffisamment riches pour s'autoproduire ont droit de
cité ?? Je ne défends pas le quasi-monopole pour lui-même, mais le
raisonnement inverse à de nombreux effets pervers... D'ailleurs, la
distribution sur le réseau n'est pas sans coûts, elle non plus, et ne résoud
pas le problème de la reproduction illicite à l'identique. Le /pirate de
base/ ne paierait pas plus si 100% des revenus allaient à l'auteur. Ca me
paraît une argutie sans objet.

La musique et les artistes ne sont pas en danger. Les maisons de
disque, si.



Certes, Cabrel et Obispo n'ont pas de souci à se faire, je n'en dirais pas
tant des autres... Détourner la discussion sur les seules entités /maison de
disques/, facilement haïssable, est à mon sens une pirouette.

--
GraphSeb
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grokub
Bruno Cinelli wrote:

La loi n'exige pas la possession de l'original. Ce sont les critères de la
finalité et de l'origine de l'oeuvre qui doivent être pris en compte. Il est
tout à faire possible de photocopier l'intégralité d'une oeuvre en
bibliothèque si le prêt public est régulier et si c'est pour un usage
strictement privé.



On pouvait penser que cette pratique était marginale (les bibliothèques
sont en nombre limité, il faut s'y rendre et se donner le temps de
copier l'ouvrage, ce qui établit un équilibre entre l'intérêt et le coût
de la copie), et surtout qu'elle ne serait pas récursive à large échelle
comme elle l'est avec internet. L'impact limité de la copie privée
repose sur le caractère matériel des oeuvres.

<http://www.juriscom.net/actu/visu.php?IDQ9>

le tribunal n'a pas directement répondu à la question de savoir si les
téléchargements des oeuvres sur des réseaux P2P étaient ou non
susceptibles de correspondre à des actes de copie privées et de
bénéficier de la cause objective d'irresponsabilité pénale énoncée par
l'article L. 122-5 du Code de la propriété intellectuelle ; >quand la
reproduction est strictement réservée à l'usage privé du copiste.

L'intérêt pour cette question trouve d'ailleurs un relais dans les récentes
décisions intervenues en Europe[3] et au Canada[4] où les tribunaux
assimilent désormais le téléchargement sur internet à une forme
de copie privée et refusent de condamner les téléchargeurs pour contrefaçon.



Je m'étonne qu'on s'intéresse plus à celui qui copie qu'à celui qui met
à disposition du public des oeuvres pour lesquelles il n'en n'a pas le
droit.


--
Jean-Yves Bernier
http://www.pescadoo.net/
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Yannick Patois
Brina wrote:
Dans l'article <cdmoci$e7n$, Yannick Patois
a promptement déclamé ...
Laurent Wacrenier wrote:
Yannick Patois écrit:
Il me reste les copies privees que j'ai effectuee, auquel donc j'ai
droit (et pour lesquelle j'ai payee sur les supports vierges).


Et bien, vous expliquerez en détail au juge que la loi soutient le
piratage des disques, hien.


La loi ne soutient pas le "piratage", elle autorise la copie privée, nuance.


Ce sont des raisonnements comme le tien ie qui essait de profiter de la
copie privée pour faire des contrefaçons, qui mettent la copie privée en
danger !



s/qui essait de profiter/qui nient l'existance/ |

Je crois plutot.

Yannick

--
_/ Yannick Patois ___________________________________________________
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| ATTAC dans le Pays de Gex: http://attacgex.ouvaton.org |
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Yannick Patois
Bonjour,


GraphSeb wrote:
Dans le message :cdj9am$2cj$,
Yannick Patois s'exclama :
pourquoi il est cree une sorte de "concession" temporaire a l'auteur
(et non un droit de propriete, comme le terme "propriete
intellectuelle' voudrait le faire croire) qui durant quelques annees
lui donne un certain nombres de droits d'exclusivites (mais pas tous)
avant que l'oeuvre retourne legitimement au patrimoine commun de
l'humanite.


Relisez le droit de la PLA... Dès son article 1 :
« L'auteur d'une oeuvre de l'esprit jouit sur cette oeuvre, du seul fait de
sa création, d'un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à
tous.


[...]
Cette /propriété/ est d'ailleurs tout particulièrement protégée par un droit
de repentir ou de retrait.



Merci, c'est tres interessant.

Je crois cependant que l'on echappe pas dans ce fils a une confusion
delicate entre l'oeuvre et une reproduction industrielle telle un CD. Le
CD ou le livre n'est pas l'oeuvre.

Pour illustrer cette difference, prenons le droit de retractation: un
auteur peut intedire une nouvelle impression de son ouvrage, des
lectures publiques, un concert, la radiodiffusion d'un enregistrement. Oui.

Par contre, avec toutes les retractations que tu veux, il ne pourra pas
entrer chez moi, prendre le livre ou le CD que j'ai achete et le bruler
sur mon tapis.

Il ne pourra meme pas m'empecher de le revendre si je le souhaite, meme
s'il y a probablement ensuite des zones grises ou je serais moins
affirmatif: quid du pret en bibliotheque, ou du droit de citation par
exemple ?

On voit clairement ici posees des limites a la toute puissance de
l'auteur par rapport a son oeuvre publiee: Ce faisant, il a accepte de
laisser nombres de droits qui lui echappent definitivement.


Quoi que vous puissiez en arguer, le fait de reproduire *à l'identique*,
dans le but manifeste d'en tirer un avantage *pécunaire* sans en acquérir
les droits par le paiement d'une somme d'argent ne saurait exister sans
violer la loi et les droits de l'auteur.



La loi me permet la copie privee, je ne vais pas plus loin, je ne viole
rien.

Que ces droits aient été cédés à un
producteur / distributeur qui en fasse un commerce honteux (selon votre
jugement, manifestement)



Je ne dirais pas cela, j'ai exprime une opinion polemique uniquement sur
le sens de l'evolution de la legistation sur la question des droits
d'auteurs.

Pour le reste, ma question reste de comprendre la nature du droit a la
copie privee, et ses implications.

est hors de propos, c'est bien autre chose.



Le sujet semble toutefois peu clair et en propos. Par exemple, si
UFC-Que choisir ont attaque sur les mecanismes de protections a la copie
prive, c'est evidemment que leurs juristes avaient des argume nts
serieux (et bien plus competents que les miens) pour justifier qu'ils
pouvaient gagner. Cela prouve bien que meme parmis des personnes tres
competantes la question restait ouverte, et a mon avis le reste encore,
y compris sur ce point, d'ailleurs. En ce qui concerne la copie privee
tel que je l'entends, pour moi il n'y a pas discussion; si des gens
competant pensent le contraire, clarifier ce point n'est pas hors propos.


Yannick

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