Dans une annonce du 21 juillet, Londres a officialisé un « nouveau partenariat stratégique » avec la société américaine OpenAI. Cette alliance vise à identifier les opportunités de déploiement de modèles d'intelligence artificielle avancés au sein de l'administration britannique. Le but affiché est d'améliorer l'efficacité des services publics et de stimuler la croissance, une ambition martelée par le secrétaire d’État à la Technologie, Peter Kyle, qui affirme que « l’IA sera fondamentale pour conduire le changement dont nous avons besoin dans tout le pays ».

Une ambition nationale

Cet accord s'inscrit dans la volonté du Premier ministre Keir Starmer de faire du Royaume-Uni une « superpuissance de l’intelligence artificielle ». Confronté à la concurrence des États-Unis, de la Chine et de l'Inde, Londres cherche à combler son retard. Le gouvernement travailliste mise sur l'IA pour relancer son économie et estime que cette technologie pourrait augmenter la productivité nationale de 1,5 % par an, générant un gain de 47 milliards de livres sur la prochaine décennie. Pour y parvenir, un plan d'investissement d'un milliard de livres est prévu pour renforcer l'infrastructure informatique du pays.

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Des services publics dopés à l'IA

Le partenariat explorera concrètement comment les technologies d'OpenAI peuvent moderniser des secteurs clés. L'idée est de rendre les services financés par les contribuables plus efficaces, notamment dans les domaines suivants :

  • La justice,
  • La défense et la sécurité,
  • Les technologies de l'éducation,
  • La santé (le National Health Service - NHS).

Cette démarche n'est pas entièrement nouvelle, puisqu'un assistant IA basé sur la technologie d'OpenAI, surnommé Humphrey, est déjà utilisé au sein de la fonction publique britannique pour accélérer certaines tâches et réduire les charges administratives.

NHS.

Un accord aux contours flous

Malgré les annonces, il est bon de préciser que cet accord prend la forme d'un « memorandum of understanding », autrement dit un protocole d'entente qui n'est pas juridiquement contraignant. De son côté, OpenAI s'engage à « étudier » la possibilité d'agrandir son bureau londonien, qui fut son premier hors des États-Unis, et d'installer de futurs centres de données sur le territoire britannique. Pour Sam Altman, le patron d'OpenAI, « l’IA est une technologie essentielle à la construction d’une nation ».

Partenariats et dépendance, le double tranchant

Cette annonce intervient quelques semaines seulement après la signature d'un accord similaire entre le gouvernement britannique et Google pour son modèle d'IA Gemini. Cette multiplication des alliances avec les géants technologiques américains ne fait pas l'unanimité. Des critiques qualifient ces partenariats de « dangereusement naïfs », craignant une dépendance croissante du secteur public envers des entreprises étrangères, ce qui pourrait compliquer leur future réglementation. L'association entre OpenAI et Microsoft avait d'ailleurs déjà attiré l'attention du régulateur britannique de la concurrence.

Source : GOV.UK