La guerre pour la suprématie de l'intelligence artificielle semblait se résumer à un duel titanesque entre OpenAI et son concurrent direct. Pourtant, le dirigeant de la start-up la plus en vue du moment vient de changer les règles du jeu. Pour lui, la compétition sur les logiciels n'est que la première manche. La véritable confrontation, celle qui définira la prochaine décennie technologique, aura lieu sur un autre terrain : celui des appareils que nous tiendrons entre nos mains.

Apple

Pourquoi Apple est-il soudainement perçu comme le principal adversaire ?

La logique de Sam Altman est simple et redoutable. Il estime que les smartphones actuels, malgré leur puissance, ne sont pas fondamentalement conçus pour interagir avec les intelligences artificielles de demain. Pour lui, l'avenir appartient à des « compagnons IA » qui nécessiteront des interfaces matérielles entièrement repensées. Contrôler le logiciel ne suffit pas si l'on ne maîtrise pas le point de contact final avec l'utilisateur.

C'est précisément là qu'Apple entre en scène. Bien que souvent décrite comme en retard dans le domaine de l'IA générative, la firme de Cupertino possède une expertise inégalée dans la conception, la fabrication et la distribution de matériel à l'échelle planétaire. Si Apple décide de créer un appareil nativement pensé pour l'IA, sa capacité à l'imposer à des millions d'utilisateurs en fait une menace stratégique bien plus grande que n'importe quel concurrent purement logiciel.

OpenAI logo

Comment OpenAI prépare-t-il cette nouvelle guerre du matériel ?

Conscient du danger, OpenAI n'attend pas de subir le même sort que Facebook, qui a manqué le virage du smartphone et vit depuis sous la domination d'Apple. La start-up a lancé une offensive d'envergure pour devenir elle-même un acteur matériel. Le coup le plus marquant est sans conteste l'alliance avec Jony Ive, le légendaire designer de l'iPhone et de l'Apple Watch.

Mais cette collaboration n'est que la partie visible de l'iceberg. L'entreprise mène une campagne de débauchage agressive au sein même de l'Apple Park. Selon des informations de Bloomberg, une quarantaine d'ingénieurs spécialisés dans le matériel, l'audio et les wearables auraient quitté Cupertino pour rejoindre Altman. L'objectif est clair : développer une « famille d'appareils » d'ici 2026-2027, pensée pour rendre le paradigme du smartphone obsolète.

GPT-5.2

Cette vision à long terme masque-t-elle des difficultés actuelles ?

Si Sam Altman regarde loin devant, son quotidien est bien plus pressant. Une « alerte rouge » a été décrétée en interne face au retour en force de Google. Son nouveau modèle, Gemini 3, a récemment dépassé les performances de la start-up sur certains classements de référence, tandis que le concurrent Anthropic gagne du terrain auprès des clients entreprises.

Cette pression externe exacerbe des tensions qui couvent au sein de la société. Deux camps s'opposent désormais. D'un côté, une faction « produit », menée par des cadres comme Fidji Simo, qui prône une approche pragmatique : consolider ChatGPT et améliorer l'existant. De l'autre, les chercheurs historiques, obsédés par la quête de l'intelligence artificielle générale. Pour l'heure, le pragmatisme semble l'emporter, forçant la sortie imminente du modèle GPT-5.2 pour reprendre l'avantage.

Source : MacGeneration