En Europe, la transition vers les motorisations électriques est engagée avec en vue l'échéance de 2035 et la fin des ventes de véhicules thermiques neufs. Mais alors qu'elle devrait s'accélérer, la tendance est plutôt à la frilosité.

Selon les données du cabinet AAA Data, les ventes de véhicules neufs (thermiques, hybrides et électriques) en Frnace ont reculé de 3% en 2024 par rapport à l'année précédente.

Les ventes de véhicules électriques ont également freiné de 3% et restent sur une base de 17% de part de marché. Seules les hybrides tirent leur épingle du jeu, comme dans le reste de l'Europe, et les SUV résistent à toutes les contraintes de malus et de critiques sur leur poids et leur pollution en représentant plus de 50% de part de marché parmi les différentes catégories.

L'hybride très sollicité, l'électrique trop cher

AAA Data note que malgré le succès du leasing social, les ventes de véhicules électriques neufs sont à la peine, particulièrement sur les derniers mois de l'année avec les incertitudes politiques et économiques sur le maintien des aides à l'achat et les nouvelles réglementations.

voiture recharge electrique

Un report des acquisitions se fait au bénéfice de l'hybride non rechargeable qui reste un bon moyen de combiner les deux motorisations tandis que l'hybride rechargeable, accusée de tous les maux (surpoids, consommation) continue de reculer sensiblement.

Cette situation de blocage favorise toujours les ventes du marché de l'occasion qui se porte très bien, notamment pour les véhicules Crit'Air 0 ou Crit'Air 1 qui permettront de circuler dans les ZFE (Zones à Faibles Emissions) qui vont entrer en vigueur dans plusieurs grandes agglomérations.

vehicule electrique recharge

Un point noté par AA Data est que la critique des prix élevés des véhicules électriques, souvent citée comme un frein à l'achat, reste d'actualité. En 2024, le prix moyen d'un modèle électrique était de près de 43 000 euros, en hausse de 3,7% par rapport à l'année passée, et ce malgré l'arrivée de modèles plus abordables comme la Citroën ë-C3 ou la Renault 5 E-Tech Electric.

Un prix d'achat encore trop dissuasif

Cela reste au-dessus du prix moyen d'une hybride (autour de 41 000 euros) et bien au-delà d'un modèle essence (27 000 euros environ). Il reste à voir si la menace de sanctions financières pour non respect des volumes d'émission de gaz à effet de serre motivera les constructeurs à renforcer sensiblement leur offre électrique / hybride mais, pour le moment, "les volumes ne sont pas suffisants pour inverser la tendance", explique à La Tribune, Marie-Laure Nivot, responsable intelligence marché de AAA Data.

Entre réduction du bonus écologique, incertitudes diverses et prix toujours élevés, difficile d'espérer un changement significatif en 2025 et ce sont pas les promesses gouvernementales d'un objectif difficile de 66% de ventes de véhicules électriques neufs d'ici 2030 qui fera sauter l'obstacle du prix de la voiture électrique, malgré les économies réalisables ensuite par rapport au thermique.

Source : La Tribune