Il est toujours étonnant de voir mises à l'honneur dans les expositions des
photos qui, pour le commun des mortels, sont délibérément ratées.
1) exemple d'un photographe qui ne propose que des photos «out of focus»,
c'est à dire floues à cause d'une absence de mise au point :
http://www.billarmstrongphotography.com/
Le type a un background en histoire de l'art et est prof de photo à
New York depuis 2001 :
http://www.billarmstrongphotography.com/resume/armstrong_resume.pdf
2) exemple d'une photographe qui fait des photos plutôt bizarres, mal
cadrées, mal exposées, mal développées, floues, etc :
http://www.roxannarwenmills.com/html/fineartII.php?section=SELF&project=the%20reflective%20pool
L'auteur a suivi des études supérieures dans le domaine :
« 1990 - 1993 Peirce College Photojournalism AA Program
1994-1997 Art Center College of Design, Pasadena.
Fine Art Major, Photography minor Awarded three-year BFA Scholarship.»
3) exemple d'une photo variée, mais dont certaines ne donneraient pas lieu à
facturation dans certaines de nos enseignes :
http://www.marcyankus.com/fineart/art-pages/fa-index.html
(cliquer sur Landscapes dans la fine colonne de gauche)
La personne a une sérieuse formation dans cette branche :
«1977-1981 School of Visual Arts, BFA, New York City
1973-1975 High School of Art and Design, New York City»
4) dernier exemple d'une photo plutôt floue de vaseline...
http://www.l-usine-galerie.org/kever03/kever03expo.html
Eh bien, diplômée en photographie, dessin et arts visuels...
Or c'est exactement la thèse que je soutiens ici depuis des années et qui de
façon incompréhensible semble déranger au plus haut point : pour alimenter
la boulimie de l'art contemporain en nouveaux produits, il faut des moyens
de production (lire des artistes) et il faut des moyens institutionnels qui
produisent et entretiennent ces moyens de production (lire des écoles pour
la formation et des services culturels pour la rémunération).
Bref, on a un système qui s'auto-entretient, c'est à dire des milieux
spécialisés qui fonctionnent par cooptation et qu'il vaut mieux connaître
pour y réussir.
Le Mon, 23 Jun 2008 22:14:40 +0200, Bour-Brown a écrit :
Le fait de devoir répondre à des critères pour réussir ? Non, bien sûr. Mais prétendre faire de l'art sans aucune formation en pressant simplement un bouton, c'est quand même assez récent...
Cependant, 2 jours avant
Le Sat, 21 Jun 2008 12:13:44 +0200, Bour-Brown a écrit :
Rien que cela, ça montre déjà qu'il n'y a plus aucune charge dans une photo pompeusement appelée alternative. C'est simplement un genre comme un autre, largement professé et largement soutenu.
Serais-je la seule à voir une certaine contradiction ?
Le Mon, 23 Jun 2008 22:14:40 +0200, Bour-Brown a écrit :
Le fait de devoir répondre à des critères pour réussir ? Non, bien sûr. Mais
prétendre faire de l'art sans aucune formation en pressant simplement un
bouton, c'est quand même assez récent...
Cependant, 2 jours avant
Le Sat, 21 Jun 2008 12:13:44 +0200, Bour-Brown a écrit :
Rien que cela, ça montre déjà qu'il n'y a plus aucune charge dans une photo
pompeusement appelée alternative. C'est simplement un genre comme un autre,
largement professé et largement soutenu.
Serais-je la seule à voir une certaine contradiction ?
Le Mon, 23 Jun 2008 22:14:40 +0200, Bour-Brown a écrit :
Le fait de devoir répondre à des critères pour réussir ? Non, bien sûr. Mais prétendre faire de l'art sans aucune formation en pressant simplement un bouton, c'est quand même assez récent...
Cependant, 2 jours avant
Le Sat, 21 Jun 2008 12:13:44 +0200, Bour-Brown a écrit :
Rien que cela, ça montre déjà qu'il n'y a plus aucune charge dans une photo pompeusement appelée alternative. C'est simplement un genre comme un autre, largement professé et largement soutenu.
Serais-je la seule à voir une certaine contradiction ?
Rien que sur les forums "photo"...99% des images présentées par les aimables contributeurs ne présentent tout simplement *aucun intérêt*...
+1 et le plus comique c'est qu'il y en a bcp qui se prennent pour des Artistes
-- Alf92 En avoir une plus GROSSE : http://grandeur-nature.skynetblogs.be/post/4101358/en-avoir-une-plus-grosse
filh
Joel Hautois wrote:
"Bour-Brown" :
>Mais > prétendre faire de l'art sans aucune formation en pressant simplement un > bouton, c'est quand même assez récent...
Ce qui est récent, c'est prétendre faire de l'art, et penser que c'est intéressant en soi. Voire en être carrément, de l'art (être un artiste, quoi).
En repensant à ça je me disais qu'il était assez amusant de vouloir arrêter l'art à un moment précis.
La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins synchronisée avec l'état de la société.
La seule chose que pourrait faire BB pour tenter de dévier le cour des choses serait d'être assez bon artiste pour que son oeuvre marque l'histoire de l'art et en dévie le cheminement. Certains ont pu le faire, rarement seuls, parfois ils ont juste su faire plus fort ce que d'autres faisaient discrètement.
FiLH
-- Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle. Roland Barthes. http://www.filh.org
Joel Hautois <joel.hautois@free.fr> wrote:
"Bour-Brown" :
>Mais
> prétendre faire de l'art sans aucune formation en pressant simplement un
> bouton, c'est quand même assez récent...
Ce qui est récent, c'est prétendre faire de l'art, et penser que c'est
intéressant en soi. Voire en être carrément, de l'art (être un artiste,
quoi).
En repensant à ça je me disais qu'il était assez amusant de vouloir
arrêter l'art à un moment précis.
La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins
synchronisée avec l'état de la société.
La seule chose que pourrait faire BB pour tenter de dévier le cour des
choses serait d'être assez bon artiste pour que son oeuvre marque
l'histoire de l'art et en dévie le cheminement. Certains ont pu le
faire, rarement seuls, parfois ils ont juste su faire plus fort ce que
d'autres faisaient discrètement.
FiLH
--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org
>Mais > prétendre faire de l'art sans aucune formation en pressant simplement un > bouton, c'est quand même assez récent...
Ce qui est récent, c'est prétendre faire de l'art, et penser que c'est intéressant en soi. Voire en être carrément, de l'art (être un artiste, quoi).
En repensant à ça je me disais qu'il était assez amusant de vouloir arrêter l'art à un moment précis.
La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins synchronisée avec l'état de la société.
La seule chose que pourrait faire BB pour tenter de dévier le cour des choses serait d'être assez bon artiste pour que son oeuvre marque l'histoire de l'art et en dévie le cheminement. Certains ont pu le faire, rarement seuls, parfois ils ont juste su faire plus fort ce que d'autres faisaient discrètement.
FiLH
-- Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle. Roland Barthes. http://www.filh.org
Joel Hautois
"FiLH" :
En repensant à ça je me disais qu'il était assez amusant de vouloir arrêter l'art à un moment précis.
La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins synchronisée avec l'état de la société.
La seule chose que pourrait faire BB pour tenter de dévier le cour des choses serait ...
Pour ce que j'en vois, ce n'est pas ce qu'il tente de faire, mais plutôt de décoder un peu du social qui se joue là. M'enfin il le dira, peut-être, mieux que moi.
J.
"FiLH" :
En repensant à ça je me disais qu'il était assez amusant de vouloir
arrêter l'art à un moment précis.
La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins
synchronisée avec l'état de la société.
La seule chose que pourrait faire BB pour tenter de dévier le cour des
choses serait ...
Pour ce que j'en vois, ce n'est pas ce qu'il tente de faire, mais plutôt de
décoder un peu du social qui se joue là.
M'enfin il le dira, peut-être, mieux que moi.
En repensant à ça je me disais qu'il était assez amusant de vouloir arrêter l'art à un moment précis.
La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins synchronisée avec l'état de la société.
La seule chose que pourrait faire BB pour tenter de dévier le cour des choses serait ...
Pour ce que j'en vois, ce n'est pas ce qu'il tente de faire, mais plutôt de décoder un peu du social qui se joue là. M'enfin il le dira, peut-être, mieux que moi.
J.
Bour-Brown
Marie-Aude a écrit ( z3h0877f97wg$.6t3l0l03mp6f$ )
Serais-je la seule à voir une certaine contradiction ?
Bof, des contradictions je suppose qu'on en fait tous.
Je pense :
- que la photographie plasticienne n'est pas révolutionnaire, que c'est genre artistique répandu et enseigné, institutionnel si tu préfères
- qu'il ne suffit pas de presser un bouton sans aucune formation pour faire de l'art
Alors maintenant si tu voulais bien expliquer, ça serait plus simple que de faire dans la formule sibylline...
Marie-Aude a écrit
( z3h0877f97wg$.6t3l0l03mp6f$.dlg@40tude.net )
Serais-je la seule à voir une certaine contradiction ?
Bof, des contradictions je suppose qu'on en fait tous.
Je pense :
- que la photographie plasticienne n'est pas révolutionnaire, que c'est
genre artistique répandu et enseigné, institutionnel si tu préfères
- qu'il ne suffit pas de presser un bouton sans aucune formation pour faire
de l'art
Alors maintenant si tu voulais bien expliquer, ça serait plus simple que de
faire dans la formule sibylline...
Marie-Aude a écrit ( z3h0877f97wg$.6t3l0l03mp6f$ )
Serais-je la seule à voir une certaine contradiction ?
Bof, des contradictions je suppose qu'on en fait tous.
Je pense :
- que la photographie plasticienne n'est pas révolutionnaire, que c'est genre artistique répandu et enseigné, institutionnel si tu préfères
- qu'il ne suffit pas de presser un bouton sans aucune formation pour faire de l'art
Alors maintenant si tu voulais bien expliquer, ça serait plus simple que de faire dans la formule sibylline...
filh
Joel Hautois wrote:
"FiLH" :
> En repensant à ça je me disais qu'il était assez amusant de vouloir > arrêter l'art à un moment précis. > > La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins > synchronisée avec l'état de la société. > > La seule chose que pourrait faire BB pour tenter de dévier le cour des > choses serait ...
Pour ce que j'en vois, ce n'est pas ce qu'il tente de faire, mais plutôt de décoder un peu du social qui se joue là.
Dans sa charge contre Duchamp ? :)
Et pour le décodage du social... Jean Passe faisait une contribution ma foi bien intéressante ici :
Message-ID:
Sans y mettre la sauce aigre :)
M'enfin il le dira, peut-être, mieux que moi.
Non :) Depuis le temps qu'il radote ici :) :)
FiLH
-- Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle. Roland Barthes. http://www.filh.org
Joel Hautois <joel.hautois@free.fr> wrote:
"FiLH" :
> En repensant à ça je me disais qu'il était assez amusant de vouloir
> arrêter l'art à un moment précis.
>
> La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins
> synchronisée avec l'état de la société.
>
> La seule chose que pourrait faire BB pour tenter de dévier le cour des
> choses serait ...
Pour ce que j'en vois, ce n'est pas ce qu'il tente de faire, mais plutôt de
décoder un peu du social qui se joue là.
Dans sa charge contre Duchamp ? :)
Et pour le décodage du social...
Jean Passe faisait une contribution ma foi bien intéressante ici :
--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org
> En repensant à ça je me disais qu'il était assez amusant de vouloir > arrêter l'art à un moment précis. > > La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins > synchronisée avec l'état de la société. > > La seule chose que pourrait faire BB pour tenter de dévier le cour des > choses serait ...
Pour ce que j'en vois, ce n'est pas ce qu'il tente de faire, mais plutôt de décoder un peu du social qui se joue là.
Dans sa charge contre Duchamp ? :)
Et pour le décodage du social... Jean Passe faisait une contribution ma foi bien intéressante ici :
Message-ID:
Sans y mettre la sauce aigre :)
M'enfin il le dira, peut-être, mieux que moi.
Non :) Depuis le temps qu'il radote ici :) :)
FiLH
-- Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle. Roland Barthes. http://www.filh.org
JeanPasse
Bonsoir
Tout est plus compliqué que ce que l'on peut en dire.
Mais Filh a très bien dit :
"La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins synchronisée avec l'état de la société."
"...assez bon artiste pour que son oeuvre marque l'histoire de l'art et en dévie le cheminement. Certains ont pu le faire, rarement seuls, parfois ils ont juste su faire plus fort ce que d'autres faisaient discrètement."
J'ajoute: Et parmi ceux qui réussisent à laisser des traces peu feront vraiment partie de l'histoire. La majorité des artiste ne sont que des faire-valoirs sur les véritables enchères du succès.
Pour rester en charte, remarquons que la photographie est le pire mode d'expression pour être reconnu "artiste". Aujourd'hui n'importe qui peut faire techniquement une bonne photo. Et les artistes s'exprimant par la photographie font pour plusieurs des images somme toute banales. A vue de nez je pense même que c'est le lot de la majorité des photographes reconnus dans les milieux artistiques. Les grands maitres de l'esthétique et de la technique photographique ne me semblent pas louangés par la critique "plasticienne". Alors pourquoi certains et pas d'autres - souvent meilleurs?
Filh en a donné la réponse: "...pour que son oeuvre marque l'histoire de l'art et en dévie le cheminement." Quand avons nous vu des photos de chats ou de bébés satisfaires à ce critère? Par contre en devenant obsédé par les bébés un photographe pourrait développer un vision différente, nouvelle, révolutionnaire, une *démarche* nous montrant non pas les bébés mais sa vision des bébés, sa vision à lui et à nulle autre comparable. Il ne faut pas confondre avec le travail de d'Anne Geddes que nous avons sûrement tous vu et qui est imitable par à peu près n'importe qui. Un artiste plasticien doit être original, soit être le premier à démontrer un point de vue (pour ca il faut être dans le milieu, pas dans son salon, ni même dans son atelier) soit être inimitable. C'est la raison pour laquelle j'ai employé le mot "obsédé". Qui a envie de photographier des chats jusqu'à l'écoeurement? Qui a envie de photos floues, ou de nuages ad nauseam? Qui a envie de photographier des papiers froissées jusqu'à pouvoir faire ressortir les froissures de la naissance... En plus il faut avoir une démarche et l'expliquer... donc être convaincu avant de convaincre les autres. Le portrait semble offrir moins de monotonie, mais encore là tout a été fait.
mais les nourritures intellectuelles ne satisfont guère mon estomac...
A plus tard
René
"Bour-Brown" a écrit dans le message de news: 4860145c$0$915$
Marie-Aude a écrit ( z3h0877f97wg$.6t3l0l03mp6f$ )
Serais-je la seule à voir une certaine contradiction ?
Bof, des contradictions je suppose qu'on en fait tous.
Je pense :
- que la photographie plasticienne n'est pas révolutionnaire, que c'est genre artistique répandu et enseigné, institutionnel si tu préfères
- qu'il ne suffit pas de presser un bouton sans aucune formation pour faire de l'art
Alors maintenant si tu voulais bien expliquer, ça serait plus simple que de faire dans la formule sibylline...
Bonsoir
Tout est plus compliqué que ce que l'on peut en dire.
Mais Filh a très bien dit :
"La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins
synchronisée avec l'état de la société."
"...assez bon artiste pour que son oeuvre marque
l'histoire de l'art et en dévie le cheminement. Certains ont pu le
faire, rarement seuls, parfois ils ont juste su faire plus fort ce que
d'autres faisaient discrètement."
J'ajoute:
Et parmi ceux qui réussisent à laisser des traces peu feront vraiment partie
de l'histoire. La majorité des artiste ne sont que des faire-valoirs sur les
véritables enchères du succès.
Pour rester en charte, remarquons que la photographie est le pire mode
d'expression pour être reconnu "artiste". Aujourd'hui n'importe qui peut
faire techniquement une bonne photo. Et les artistes s'exprimant par la
photographie font pour plusieurs des images somme toute banales. A vue de
nez je pense même que c'est le lot de la majorité des photographes reconnus
dans les milieux artistiques. Les grands maitres de l'esthétique et de la
technique photographique ne me semblent pas louangés par la critique
"plasticienne". Alors pourquoi certains et pas d'autres - souvent meilleurs?
Filh en a donné la réponse: "...pour que son oeuvre marque l'histoire de
l'art et en dévie le cheminement." Quand avons nous vu des photos de chats
ou de bébés satisfaires à ce critère? Par contre en devenant obsédé par les
bébés un photographe pourrait développer un vision différente, nouvelle,
révolutionnaire, une *démarche* nous montrant non pas les bébés mais sa
vision des bébés, sa vision à lui et à nulle autre comparable. Il ne faut
pas confondre avec le travail de d'Anne Geddes que nous avons sûrement tous
vu et qui est imitable par à peu près n'importe qui. Un artiste plasticien
doit être original, soit être le premier à démontrer un point de vue (pour
ca il faut être dans le milieu, pas dans son salon, ni même dans son
atelier) soit être inimitable. C'est la raison pour laquelle j'ai employé le
mot "obsédé". Qui a envie de photographier des chats jusqu'à l'écoeurement?
Qui a envie de photos floues, ou de nuages ad nauseam? Qui a envie de
photographier des papiers froissées jusqu'à pouvoir faire ressortir les
froissures de la naissance... En plus il faut avoir une démarche et
l'expliquer... donc être convaincu avant de convaincre les autres. Le
portrait semble offrir moins de monotonie, mais encore là tout a été fait.
mais les nourritures intellectuelles ne satisfont guère mon estomac...
A plus tard
René
"Bour-Brown" <Bour-Brown@wnd.fr> a écrit dans le message de news:
4860145c$0$915$ba4acef3@news.orange.fr...
Marie-Aude a écrit
( z3h0877f97wg$.6t3l0l03mp6f$.dlg@40tude.net )
Serais-je la seule à voir une certaine contradiction ?
Bof, des contradictions je suppose qu'on en fait tous.
Je pense :
- que la photographie plasticienne n'est pas révolutionnaire, que c'est
genre artistique répandu et enseigné, institutionnel si tu préfères
- qu'il ne suffit pas de presser un bouton sans aucune formation pour
faire
de l'art
Alors maintenant si tu voulais bien expliquer, ça serait plus simple que
de
faire dans la formule sibylline...
Tout est plus compliqué que ce que l'on peut en dire.
Mais Filh a très bien dit :
"La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins synchronisée avec l'état de la société."
"...assez bon artiste pour que son oeuvre marque l'histoire de l'art et en dévie le cheminement. Certains ont pu le faire, rarement seuls, parfois ils ont juste su faire plus fort ce que d'autres faisaient discrètement."
J'ajoute: Et parmi ceux qui réussisent à laisser des traces peu feront vraiment partie de l'histoire. La majorité des artiste ne sont que des faire-valoirs sur les véritables enchères du succès.
Pour rester en charte, remarquons que la photographie est le pire mode d'expression pour être reconnu "artiste". Aujourd'hui n'importe qui peut faire techniquement une bonne photo. Et les artistes s'exprimant par la photographie font pour plusieurs des images somme toute banales. A vue de nez je pense même que c'est le lot de la majorité des photographes reconnus dans les milieux artistiques. Les grands maitres de l'esthétique et de la technique photographique ne me semblent pas louangés par la critique "plasticienne". Alors pourquoi certains et pas d'autres - souvent meilleurs?
Filh en a donné la réponse: "...pour que son oeuvre marque l'histoire de l'art et en dévie le cheminement." Quand avons nous vu des photos de chats ou de bébés satisfaires à ce critère? Par contre en devenant obsédé par les bébés un photographe pourrait développer un vision différente, nouvelle, révolutionnaire, une *démarche* nous montrant non pas les bébés mais sa vision des bébés, sa vision à lui et à nulle autre comparable. Il ne faut pas confondre avec le travail de d'Anne Geddes que nous avons sûrement tous vu et qui est imitable par à peu près n'importe qui. Un artiste plasticien doit être original, soit être le premier à démontrer un point de vue (pour ca il faut être dans le milieu, pas dans son salon, ni même dans son atelier) soit être inimitable. C'est la raison pour laquelle j'ai employé le mot "obsédé". Qui a envie de photographier des chats jusqu'à l'écoeurement? Qui a envie de photos floues, ou de nuages ad nauseam? Qui a envie de photographier des papiers froissées jusqu'à pouvoir faire ressortir les froissures de la naissance... En plus il faut avoir une démarche et l'expliquer... donc être convaincu avant de convaincre les autres. Le portrait semble offrir moins de monotonie, mais encore là tout a été fait.
mais les nourritures intellectuelles ne satisfont guère mon estomac...
A plus tard
René
"Bour-Brown" a écrit dans le message de news: 4860145c$0$915$
Marie-Aude a écrit ( z3h0877f97wg$.6t3l0l03mp6f$ )
Serais-je la seule à voir une certaine contradiction ?
Bof, des contradictions je suppose qu'on en fait tous.
Je pense :
- que la photographie plasticienne n'est pas révolutionnaire, que c'est genre artistique répandu et enseigné, institutionnel si tu préfères
- qu'il ne suffit pas de presser un bouton sans aucune formation pour faire de l'art
Alors maintenant si tu voulais bien expliquer, ça serait plus simple que de faire dans la formule sibylline...
Marie-Aude
Le Mon, 23 Jun 2008 23:23:40 +0200, Bour-Brown a écrit :
Bof, des contradictions je suppose qu'on en fait tous.
Ca arrive à tout le monde, effectivement. Dans le cadre d'une discussion comme celle que tu as lancée, c'est intéressant de les expliciter.
Je pense : - que la photographie plasticienne n'est pas révolutionnaire, que c'est genre artistique répandu et enseigné, institutionnel si tu préfères
Certes
- qu'il ne suffit pas de presser un bouton sans aucune formation pour faire de l'art
Certes
Alors maintenant si tu voulais bien expliquer, ça serait plus simple que de faire dans la formule sibylline...
Il n'y a rien à expliquer. Résumer les choses permet de voir clairement qu'il y a deux points, et qu'ils ne sont pas liés. Mais le fait de les poser côte à côte pousse à comprendre que ceux qui font de la photo plasticienne sont des pousse-boutons sans formation prétendant faire de l'art de façon abusive, mais acceptée et promue par un milieu officiel.
Evidemment, tu ne penses pas quelque chose d'aussi caricatural, n'est-ce pas ?
Le Mon, 23 Jun 2008 23:23:40 +0200, Bour-Brown a écrit :
Bof, des contradictions je suppose qu'on en fait tous.
Ca arrive à tout le monde, effectivement.
Dans le cadre d'une discussion comme celle que tu as lancée, c'est
intéressant de les expliciter.
Je pense :
- que la photographie plasticienne n'est pas révolutionnaire, que c'est
genre artistique répandu et enseigné, institutionnel si tu préfères
Certes
- qu'il ne suffit pas de presser un bouton sans aucune formation pour faire
de l'art
Certes
Alors maintenant si tu voulais bien expliquer, ça serait plus simple que de
faire dans la formule sibylline...
Il n'y a rien à expliquer. Résumer les choses permet de voir clairement
qu'il y a deux points, et qu'ils ne sont pas liés.
Mais le fait de les poser côte à côte pousse à comprendre que ceux qui font
de la photo plasticienne sont des pousse-boutons sans formation prétendant
faire de l'art de façon abusive, mais acceptée et promue par un milieu
officiel.
Evidemment, tu ne penses pas quelque chose d'aussi caricatural, n'est-ce
pas ?
Le Mon, 23 Jun 2008 23:23:40 +0200, Bour-Brown a écrit :
Bof, des contradictions je suppose qu'on en fait tous.
Ca arrive à tout le monde, effectivement. Dans le cadre d'une discussion comme celle que tu as lancée, c'est intéressant de les expliciter.
Je pense : - que la photographie plasticienne n'est pas révolutionnaire, que c'est genre artistique répandu et enseigné, institutionnel si tu préfères
Certes
- qu'il ne suffit pas de presser un bouton sans aucune formation pour faire de l'art
Certes
Alors maintenant si tu voulais bien expliquer, ça serait plus simple que de faire dans la formule sibylline...
Il n'y a rien à expliquer. Résumer les choses permet de voir clairement qu'il y a deux points, et qu'ils ne sont pas liés. Mais le fait de les poser côte à côte pousse à comprendre que ceux qui font de la photo plasticienne sont des pousse-boutons sans formation prétendant faire de l'art de façon abusive, mais acceptée et promue par un milieu officiel.
Evidemment, tu ne penses pas quelque chose d'aussi caricatural, n'est-ce pas ?
Marie-Aude a écrit ( 1hm3xmefj7142$.1trihccu9lv27$ )
Evidemment, tu ne penses pas quelque chose d'aussi caricatural, n'est-ce pas ?
Pour moi c'est même un contre-sens.
Tu écris :
ceux qui font de la photo plasticienne sont des pousse-boutons sans formation prétendant faire de l'art de façon abusive, mais acceptée et promue par un milieu officiel.
alors que l'essentiel de mon propos est que : - si c'est accepté et promu par les milieux qui font autorité c'est de l'art, quand bien même cela serait un urinoir. On peut discuter de la débilité absolue d'en mettre un au musée et d'y amener un public enfantin, mais à partir du moment où cela arrive c'est un symbole artistique incontournable, je ne reviens pas sur ce point. - ceux qui font une photo plasticienne reconnue ont justement pour la plupart une formation spécialisée de plusieurs années qui leur permet d'appréhender les mécanismes artistiques de notre temps.
Donc s'il y a contradiction dans cette juxtaposition, ce n'est pas la mienne.
Marie-Aude a écrit
( 1hm3xmefj7142$.1trihccu9lv27$.dlg@40tude.net )
Evidemment, tu ne penses pas quelque chose d'aussi caricatural, n'est-ce
pas ?
Pour moi c'est même un contre-sens.
Tu écris :
ceux qui font de la photo plasticienne sont des pousse-boutons sans
formation prétendant faire de l'art de façon abusive, mais acceptée et
promue par un milieu officiel.
alors que l'essentiel de mon propos est que :
- si c'est accepté et promu par les milieux qui font autorité c'est de
l'art, quand bien même cela serait un urinoir. On peut discuter de la
débilité absolue d'en mettre un au musée et d'y amener un public enfantin,
mais à partir du moment où cela arrive c'est un symbole artistique
incontournable, je ne reviens pas sur ce point.
- ceux qui font une photo plasticienne reconnue ont justement pour la
plupart une formation spécialisée de plusieurs années qui leur permet
d'appréhender les mécanismes artistiques de notre temps.
Donc s'il y a contradiction dans cette juxtaposition, ce n'est pas la
mienne.
Marie-Aude a écrit ( 1hm3xmefj7142$.1trihccu9lv27$ )
Evidemment, tu ne penses pas quelque chose d'aussi caricatural, n'est-ce pas ?
Pour moi c'est même un contre-sens.
Tu écris :
ceux qui font de la photo plasticienne sont des pousse-boutons sans formation prétendant faire de l'art de façon abusive, mais acceptée et promue par un milieu officiel.
alors que l'essentiel de mon propos est que : - si c'est accepté et promu par les milieux qui font autorité c'est de l'art, quand bien même cela serait un urinoir. On peut discuter de la débilité absolue d'en mettre un au musée et d'y amener un public enfantin, mais à partir du moment où cela arrive c'est un symbole artistique incontournable, je ne reviens pas sur ce point. - ceux qui font une photo plasticienne reconnue ont justement pour la plupart une formation spécialisée de plusieurs années qui leur permet d'appréhender les mécanismes artistiques de notre temps.
Donc s'il y a contradiction dans cette juxtaposition, ce n'est pas la mienne.
Bour-Brown
FiLH a écrit ( 1ij0g3t.yft3sztjfk80N% )
En repensant à ça je me disais qu'il était assez amusant de vouloir arrêter l'art à un moment précis.
Amusant ? Je serais curieux de savoir pourquoi.
En histoire de l'art, les grandes dates, les grands mouvements, les grands artistes, ce n'est jamais autre chose.
La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins synchronisée avec l'état de la société.
Dire ça ou ne rien dire...
La seule chose que pourrait faire BB pour tenter de dévier le cour des choses serait d'être assez bon artiste
Tiens donc.
En art, pour changer le cours des choses, les moyens ne manquent pas : http://www.fabula.org/actualites/article6100.php http://recherche.univ-montp3.fr/cerce/r1/j.g.htm
Le dernier article est bien trop long pour un forum, surtout dans un échange d'arguments, mais le lecteur peut se faire une idée des enjeux : tout un ensemble d'individus dont aucun n'est artiste contribue activement à changer la perception qu'une société peut avoir de l'art.
Bref, voir l'artiste au centre du système est, au mieux, terriblement limité.
FiLH a écrit
( 1ij0g3t.yft3sztjfk80N%filh@filh.orgie )
En repensant à ça je me disais qu'il était assez amusant de vouloir
arrêter l'art à un moment précis.
Amusant ? Je serais curieux de savoir pourquoi.
En histoire de l'art, les grandes dates, les grands mouvements, les grands
artistes, ce n'est jamais autre chose.
La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins
synchronisée avec l'état de la société.
Dire ça ou ne rien dire...
La seule chose que pourrait faire BB pour tenter de dévier le cour des
choses serait d'être assez bon artiste
Tiens donc.
En art, pour changer le cours des choses, les moyens ne manquent pas :
http://www.fabula.org/actualites/article6100.php
http://recherche.univ-montp3.fr/cerce/r1/j.g.htm
Le dernier article est bien trop long pour un forum, surtout dans un échange
d'arguments, mais le lecteur peut se faire une idée des enjeux : tout un
ensemble d'individus dont aucun n'est artiste contribue activement à changer
la perception qu'une société peut avoir de l'art.
Bref, voir l'artiste au centre du système est, au mieux, terriblement
limité.
En repensant à ça je me disais qu'il était assez amusant de vouloir arrêter l'art à un moment précis.
Amusant ? Je serais curieux de savoir pourquoi.
En histoire de l'art, les grandes dates, les grands mouvements, les grands artistes, ce n'est jamais autre chose.
La notion d'art est une chose en perpétuelle mutation, plus ou moins synchronisée avec l'état de la société.
Dire ça ou ne rien dire...
La seule chose que pourrait faire BB pour tenter de dévier le cour des choses serait d'être assez bon artiste
Tiens donc.
En art, pour changer le cours des choses, les moyens ne manquent pas : http://www.fabula.org/actualites/article6100.php http://recherche.univ-montp3.fr/cerce/r1/j.g.htm
Le dernier article est bien trop long pour un forum, surtout dans un échange d'arguments, mais le lecteur peut se faire une idée des enjeux : tout un ensemble d'individus dont aucun n'est artiste contribue activement à changer la perception qu'une société peut avoir de l'art.
Bref, voir l'artiste au centre du système est, au mieux, terriblement limité.