Odilon Crocq écrivaitVous lui avez répondu à juste titre que le praticien était tenu Ã
une obligation de résultat concernant la fourniture de la prothèse,
et à une obligation de moyen quant à sa pose. Or il se trouve qu'un
tel régime de responsabilité ne résulte pas directement de la loi,
mais qu'il a été élaboré par la jurisprudence (et d'une manière
plus générale l'ensemble de notre droit de la responsabilité repose
sur des constructions jurisprudentielles). Et même si comme vous le
dites un tel régime ne s'impose jamais au juge puisqu'il est
d'origine jurisprudentielles, il n'en reste pas moins qu'il constitue
à ce jour /de facto/ la règle de droit en matière de
responsabilité. C'est en ça que la jurisprudence est source de
droit.
J'ai, pour ma part, du mal à accoler deux expressions telles que "source de
droit" et "de facto"...
En l'occurence, je préférais justement de jure.
Odilon Crocq<odilon@gmail.invalid> écrivait
Vous lui avez répondu à juste titre que le praticien était tenu Ã
une obligation de résultat concernant la fourniture de la prothèse,
et à une obligation de moyen quant à sa pose. Or il se trouve qu'un
tel régime de responsabilité ne résulte pas directement de la loi,
mais qu'il a été élaboré par la jurisprudence (et d'une manière
plus générale l'ensemble de notre droit de la responsabilité repose
sur des constructions jurisprudentielles). Et même si comme vous le
dites un tel régime ne s'impose jamais au juge puisqu'il est
d'origine jurisprudentielles, il n'en reste pas moins qu'il constitue
à ce jour /de facto/ la règle de droit en matière de
responsabilité. C'est en ça que la jurisprudence est source de
droit.
J'ai, pour ma part, du mal à accoler deux expressions telles que "source de
droit" et "de facto"...
En l'occurence, je préférais justement de jure.
Odilon Crocq écrivaitVous lui avez répondu à juste titre que le praticien était tenu Ã
une obligation de résultat concernant la fourniture de la prothèse,
et à une obligation de moyen quant à sa pose. Or il se trouve qu'un
tel régime de responsabilité ne résulte pas directement de la loi,
mais qu'il a été élaboré par la jurisprudence (et d'une manière
plus générale l'ensemble de notre droit de la responsabilité repose
sur des constructions jurisprudentielles). Et même si comme vous le
dites un tel régime ne s'impose jamais au juge puisqu'il est
d'origine jurisprudentielles, il n'en reste pas moins qu'il constitue
à ce jour /de facto/ la règle de droit en matière de
responsabilité. C'est en ça que la jurisprudence est source de
droit.
J'ai, pour ma part, du mal à accoler deux expressions telles que "source de
droit" et "de facto"...
En l'occurence, je préférais justement de jure.
Le 30/12/2011 10:36, svbeev a écrit :On a même connu des modifications législatives qui n'étaient que la
traduction de la résistance des juges du fond à la jurisprudence
pourtant parfaitement constante de la Cour de Cassation.
On a même connu l'inverse.
Il reste que c'est super-niais de prétendre
se mettre à une altitude telle que la chose à juger ne serait en rien
influencée par la chose déjà jugée.
Les plaideurs qui sont devant le
juges sont là en vertu de la jurisprudence bien plus que de la loi.
Et
innombrables sont les arguments soulevés -et reçus- par les juges à
propos d'affaires semblables. Et heureusement.
Le 30/12/2011 10:36, svbeev a écrit :
On a même connu des modifications législatives qui n'étaient que la
traduction de la résistance des juges du fond à la jurisprudence
pourtant parfaitement constante de la Cour de Cassation.
On a même connu l'inverse.
Il reste que c'est super-niais de prétendre
se mettre à une altitude telle que la chose à juger ne serait en rien
influencée par la chose déjà jugée.
Les plaideurs qui sont devant le
juges sont là en vertu de la jurisprudence bien plus que de la loi.
Et
innombrables sont les arguments soulevés -et reçus- par les juges à
propos d'affaires semblables. Et heureusement.
Le 30/12/2011 10:36, svbeev a écrit :On a même connu des modifications législatives qui n'étaient que la
traduction de la résistance des juges du fond à la jurisprudence
pourtant parfaitement constante de la Cour de Cassation.
On a même connu l'inverse.
Il reste que c'est super-niais de prétendre
se mettre à une altitude telle que la chose à juger ne serait en rien
influencée par la chose déjà jugée.
Les plaideurs qui sont devant le
juges sont là en vertu de la jurisprudence bien plus que de la loi.
Et
innombrables sont les arguments soulevés -et reçus- par les juges à
propos d'affaires semblables. Et heureusement.
Votre figure de rhétorique est jolie mais procède d'un glissement
sémantique
Votre figure de rhétorique est jolie mais procède d'un glissement
sémantique
Votre figure de rhétorique est jolie mais procède d'un glissement
sémantique
Vous faites bien la ravie à pontifier. En matière de diffamation, que
vous connaissez bien pour vous y ramasser avec ...contante, le niveau
des D/I retenus est basiquement une affaire de jurisprudence. Pareil en
matière d'atteinte à ceci-cela: pourquoi donner 50000¤ à Lindon suite à
une photo dans Voici, et pas 5M?
Vous faites bien la ravie à pontifier. En matière de diffamation, que
vous connaissez bien pour vous y ramasser avec ...contante, le niveau
des D/I retenus est basiquement une affaire de jurisprudence. Pareil en
matière d'atteinte à ceci-cela: pourquoi donner 50000¤ à Lindon suite à
une photo dans Voici, et pas 5M?
Vous faites bien la ravie à pontifier. En matière de diffamation, que
vous connaissez bien pour vous y ramasser avec ...contante, le niveau
des D/I retenus est basiquement une affaire de jurisprudence. Pareil en
matière d'atteinte à ceci-cela: pourquoi donner 50000¤ à Lindon suite à
une photo dans Voici, et pas 5M?
Le 30/12/2011 19:01, svbeev a écrit :En l'occurence, je préférais justement de jure.
Votre figure de rhétorique est jolie mais procède d'un glissement
sémantique, et il n'en reste pas moins qu'aucune disposition de notre
droit n'énonce non plus que la loi (par exemple) est une source de
droit, et si la loi est pourtant bien une source de droit, c'est parce
que c'est factuel. Dès lors la loi n'est pas une source de droit /de
jure/ mais /de facto/ et il n'y a donc à mon avis strictement aucune
contradiction entre "source de droit" et "de facto".
Pour le surplus, je répète le point principal de ce que je disais, à
savoir que le régime de responsabilité des dentistes que vous avez fort
justement rappelé dans ce fil, pour être jurisprudentiel, n'en constitue
pas moins la règle de droit actuellement applicable en cette matière. Il
me semble dès lors difficile de contester que la jurisprudence est une
source de droit.
Le 30/12/2011 19:01, svbeev a écrit :
En l'occurence, je préférais justement de jure.
Votre figure de rhétorique est jolie mais procède d'un glissement
sémantique, et il n'en reste pas moins qu'aucune disposition de notre
droit n'énonce non plus que la loi (par exemple) est une source de
droit, et si la loi est pourtant bien une source de droit, c'est parce
que c'est factuel. Dès lors la loi n'est pas une source de droit /de
jure/ mais /de facto/ et il n'y a donc à mon avis strictement aucune
contradiction entre "source de droit" et "de facto".
Pour le surplus, je répète le point principal de ce que je disais, à
savoir que le régime de responsabilité des dentistes que vous avez fort
justement rappelé dans ce fil, pour être jurisprudentiel, n'en constitue
pas moins la règle de droit actuellement applicable en cette matière. Il
me semble dès lors difficile de contester que la jurisprudence est une
source de droit.
Le 30/12/2011 19:01, svbeev a écrit :En l'occurence, je préférais justement de jure.
Votre figure de rhétorique est jolie mais procède d'un glissement
sémantique, et il n'en reste pas moins qu'aucune disposition de notre
droit n'énonce non plus que la loi (par exemple) est une source de
droit, et si la loi est pourtant bien une source de droit, c'est parce
que c'est factuel. Dès lors la loi n'est pas une source de droit /de
jure/ mais /de facto/ et il n'y a donc à mon avis strictement aucune
contradiction entre "source de droit" et "de facto".
Pour le surplus, je répète le point principal de ce que je disais, à
savoir que le régime de responsabilité des dentistes que vous avez fort
justement rappelé dans ce fil, pour être jurisprudentiel, n'en constitue
pas moins la règle de droit actuellement applicable en cette matière. Il
me semble dès lors difficile de contester que la jurisprudence est une
source de droit.
Le 30/12/2011 11:48, www.juristprudence.c.la a écrit :Le 30/12/2011 11:16, jr a écrit :Le 30/12/2011 10:02, www.juristprudence.c.la a écrit :ceci ne fait que confirmer ce que j'essaie de faire comprendre :
l'expression "ceci fait jurisprudence" n'est qu'une "référence",
C'est un constat
c'est un argument et pas un constat
La jurisprudence n'est qu'un constat. On peut regretter comme moi
qu'elle soit source de droit,
mais les choses étant ce qu'elles sont,
les juges étant des citoyens, communiquant entre eux et vivant dans le
monde, il est très niais de nier que les décisions passées n'ont pas
d'impact sur les futures.
Le 30/12/2011 11:48, www.juristprudence.c.la a écrit :
Le 30/12/2011 11:16, jr a écrit :
Le 30/12/2011 10:02, www.juristprudence.c.la a écrit :
ceci ne fait que confirmer ce que j'essaie de faire comprendre :
l'expression "ceci fait jurisprudence" n'est qu'une "référence",
C'est un constat
c'est un argument et pas un constat
La jurisprudence n'est qu'un constat. On peut regretter comme moi
qu'elle soit source de droit,
mais les choses étant ce qu'elles sont,
les juges étant des citoyens, communiquant entre eux et vivant dans le
monde, il est très niais de nier que les décisions passées n'ont pas
d'impact sur les futures.
Le 30/12/2011 11:48, www.juristprudence.c.la a écrit :Le 30/12/2011 11:16, jr a écrit :Le 30/12/2011 10:02, www.juristprudence.c.la a écrit :ceci ne fait que confirmer ce que j'essaie de faire comprendre :
l'expression "ceci fait jurisprudence" n'est qu'une "référence",
C'est un constat
c'est un argument et pas un constat
La jurisprudence n'est qu'un constat. On peut regretter comme moi
qu'elle soit source de droit,
mais les choses étant ce qu'elles sont,
les juges étant des citoyens, communiquant entre eux et vivant dans le
monde, il est très niais de nier que les décisions passées n'ont pas
d'impact sur les futures.
jr écrivait news:4efd90f9$0$6572$:Le 30/12/2011 10:36, svbeev a écrit :On a même connu des modifications législatives qui n'étaient que la
traduction de la résistance des juges du fond à la jurisprudence
pourtant parfaitement constante de la Cour de Cassation.
On a même connu l'inverse.
C'est quoi l'inverse ?
Il n'est pas question de contester l'influence des décisions antérieures
sur celles à venir mais cette influence ne signifie pas que la décision
antérieure crée la règle de droit.
On est bien d'accord que si la jurisprudence crée la règle de droit, alors
une action peut être fondée exclusivement sur la règle découlant de cette
décision et la seule référence à cette décision suffit à voir triompher sa
prétention ?
De même, si la jurisprudence était source de droit,
il y aurait un droit
acquis à obtenir l'application d'une jurisprudence constante et de voir
appliquer dans son affaire la solution identique à celle obtenue dans une
instance de même nature, et cela interdirait nécessairement tout
revirement.
En outre, cela serait trés pratique pour le juge puisqu'alors un simple
renvoi aux décisions antérieures, voire à ses propres décisions,
consituerait une motivation suffisante puisque les parties pourraient se
prévaloir de la règle de droit découlant de ces décisions.
En caricaturant à peine on pourrait avoir des décisions avec une motivation
du type "parce que j'ai déjà jugé que...."
Or,le renvoi à la jurisprudence n'est JAMAIS une motivation suffisante et
une décision de cette nature déférée à la cour de cassation serait sans
l'ombre d'un doute cassée pour manque de base légale.
Les plaideurs qui sont devant le
juges sont là en vertu de la jurisprudence bien plus que de la loi.
Ah oui ?
Et
innombrables sont les arguments soulevés -et reçus- par les juges à
propos d'affaires semblables. Et heureusement.
Attention à la différence entre arguments et moyens car le juge n'est tenu
de répondre qu'aux seconds et pas aux premiers.
jr<jqs@froc.net> écrivait news:4efd90f9$0$6572$426a34cc@news.free.fr:
Le 30/12/2011 10:36, svbeev a écrit :
On a même connu des modifications législatives qui n'étaient que la
traduction de la résistance des juges du fond à la jurisprudence
pourtant parfaitement constante de la Cour de Cassation.
On a même connu l'inverse.
C'est quoi l'inverse ?
Il n'est pas question de contester l'influence des décisions antérieures
sur celles à venir mais cette influence ne signifie pas que la décision
antérieure crée la règle de droit.
On est bien d'accord que si la jurisprudence crée la règle de droit, alors
une action peut être fondée exclusivement sur la règle découlant de cette
décision et la seule référence à cette décision suffit à voir triompher sa
prétention ?
De même, si la jurisprudence était source de droit,
il y aurait un droit
acquis à obtenir l'application d'une jurisprudence constante et de voir
appliquer dans son affaire la solution identique à celle obtenue dans une
instance de même nature, et cela interdirait nécessairement tout
revirement.
En outre, cela serait trés pratique pour le juge puisqu'alors un simple
renvoi aux décisions antérieures, voire à ses propres décisions,
consituerait une motivation suffisante puisque les parties pourraient se
prévaloir de la règle de droit découlant de ces décisions.
En caricaturant à peine on pourrait avoir des décisions avec une motivation
du type "parce que j'ai déjà jugé que...."
Or,le renvoi à la jurisprudence n'est JAMAIS une motivation suffisante et
une décision de cette nature déférée à la cour de cassation serait sans
l'ombre d'un doute cassée pour manque de base légale.
Les plaideurs qui sont devant le
juges sont là en vertu de la jurisprudence bien plus que de la loi.
Ah oui ?
Et
innombrables sont les arguments soulevés -et reçus- par les juges à
propos d'affaires semblables. Et heureusement.
Attention à la différence entre arguments et moyens car le juge n'est tenu
de répondre qu'aux seconds et pas aux premiers.
jr écrivait news:4efd90f9$0$6572$:Le 30/12/2011 10:36, svbeev a écrit :On a même connu des modifications législatives qui n'étaient que la
traduction de la résistance des juges du fond à la jurisprudence
pourtant parfaitement constante de la Cour de Cassation.
On a même connu l'inverse.
C'est quoi l'inverse ?
Il n'est pas question de contester l'influence des décisions antérieures
sur celles à venir mais cette influence ne signifie pas que la décision
antérieure crée la règle de droit.
On est bien d'accord que si la jurisprudence crée la règle de droit, alors
une action peut être fondée exclusivement sur la règle découlant de cette
décision et la seule référence à cette décision suffit à voir triompher sa
prétention ?
De même, si la jurisprudence était source de droit,
il y aurait un droit
acquis à obtenir l'application d'une jurisprudence constante et de voir
appliquer dans son affaire la solution identique à celle obtenue dans une
instance de même nature, et cela interdirait nécessairement tout
revirement.
En outre, cela serait trés pratique pour le juge puisqu'alors un simple
renvoi aux décisions antérieures, voire à ses propres décisions,
consituerait une motivation suffisante puisque les parties pourraient se
prévaloir de la règle de droit découlant de ces décisions.
En caricaturant à peine on pourrait avoir des décisions avec une motivation
du type "parce que j'ai déjà jugé que...."
Or,le renvoi à la jurisprudence n'est JAMAIS une motivation suffisante et
une décision de cette nature déférée à la cour de cassation serait sans
l'ombre d'un doute cassée pour manque de base légale.
Les plaideurs qui sont devant le
juges sont là en vertu de la jurisprudence bien plus que de la loi.
Ah oui ?
Et
innombrables sont les arguments soulevés -et reçus- par les juges à
propos d'affaires semblables. Et heureusement.
Attention à la différence entre arguments et moyens car le juge n'est tenu
de répondre qu'aux seconds et pas aux premiers.
Pas plus que la seule référence à une loi suffit à voir triompher
sa prétention. Votre objection n'en est donc pas une.
Pas plus que la seule référence à une loi suffit à voir triompher
sa prétention. Votre objection n'en est donc pas une.
Pas plus que la seule référence à une loi suffit à voir triompher
sa prétention. Votre objection n'en est donc pas une.