«Fendre, ouvrir les mots, les phrases ou les propositions pour en
extraire les énoncés » (Gilles Deleuze). Tordre le matériau pictural,
photographique, musical : le triturer pour en briser les rigidités, les
pesanteurs, les n½uds afin de faire advenir des formes nouvelles,
c'est-à-dire des manières de voir différemment les choses, d'en produire
des visibilités, ces «évidences» propres à chaque époque : telle est la
mission d'un art contemporain.
Aussi, l'½uvre la plus réaliste, réputée la plus ressemblante, est-elle
le produit d'un travail avec le matériau. C'est une invention de formes,
une énonciation plutôt qu'un reflet d'état de choses.
Sa force de vérité, l'½uvre la puise dans ce travail d'énonciation avec
le matériau qui fait advenir des sens et des regards inouïs.
Nécessairement inactuels.
FiLH
--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org
Déjà leurs «créations» sur la porte du frigo ça nous fait des matins pénibles, dans les musées d'art moderne on a l'impression de se balader dans une école, alors vraiment la caution de leur naïveté leur fraîcheur tout ça, stop, ça me gave.
;-))
Il y a du vrai dans cette histoire.
-- Jean-Claude Ghislain www.grimart.com
Déjà leurs «créations» sur la porte du frigo ça nous fait des
matins pénibles, dans les musées d'art moderne on a l'impression de se
balader dans une école, alors vraiment la caution de leur naïveté leur
fraîcheur tout ça, stop, ça me gave.
Déjà leurs «créations» sur la porte du frigo ça nous fait des matins pénibles, dans les musées d'art moderne on a l'impression de se balader dans une école, alors vraiment la caution de leur naïveté leur fraîcheur tout ça, stop, ça me gave.
;-))
Il y a du vrai dans cette histoire.
-- Jean-Claude Ghislain www.grimart.com
Jean-Claude Ghislain
dans la meme veine, et peut etre interessant sur le sujet qui nous occupe :
La dernière fois que j'ai tenu un discours de la même veine, on m'a trouvé associal, dépassé et aigri !
"Associal", bof - "Dépassé", bon c'est vrai que je ne rajeuni pas - "Aigri", Ah ben non, ça cé pas vrai !
-- Jean-Claude Ghislain www.grimart.com
Jean-Claude Ghislain
On s'en fout un peu de leurs temps, on est au 21e et c'est maintenant que ça compte.
???
Parfois les mouvements ne sont perceptibles que bien plus tard et on se rend compte que des années après de l'importance de gens.
L'avis d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier ? C'est possible, mais il ne faut pas perdre de vue que celui de demain sera peut-être encore très différent.
-- Jean-Claude Ghislain www.grimart.com
On s'en fout un peu de leurs temps, on est au 21e et c'est maintenant
que ça compte.
???
Parfois les mouvements ne sont perceptibles que bien plus tard et on se
rend compte que des années après de l'importance de gens.
L'avis d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier ? C'est possible, mais il ne
faut pas perdre de vue que celui de demain sera peut-être encore très
différent.
On s'en fout un peu de leurs temps, on est au 21e et c'est maintenant que ça compte.
???
Parfois les mouvements ne sont perceptibles que bien plus tard et on se rend compte que des années après de l'importance de gens.
L'avis d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier ? C'est possible, mais il ne faut pas perdre de vue que celui de demain sera peut-être encore très différent.
-- Jean-Claude Ghislain www.grimart.com
filh
Jean-Claude Ghislain wrote:
On s'en fout un peu de leurs temps, on est au 21e et c'est maintenant que ça compte.
???
Ce que je veux dire c'est que dans l'époque, on a un peu le nez dans le guidon et on ne voit pas forcément les choses qui naissent, et dont les effets deviendront vraiment visibles plus tard.
Il peut aussi exister des artistes qui vont faire des choses assez puissantes, puis passer dans un certain oubli, pour finalement faire « effet » (en tant que découvreur ou initiateur) ultérieusement.
Parfois les mouvements ne sont perceptibles que bien plus tard et on se rend compte que des années après de l'importance de gens.
L'avis d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier ? C'est possible, mais il ne faut pas perdre de vue que celui de demain sera peut-être encore très différent.
Oui, mais on n'est pas demain non plus, et je ne sais pas lire dans le marc de café.
On peut imaginer que quelqu'un considéré comme majeur aujourd'hui s'avèrera un simple copieur dans 5 ans quand on aura découvert qu'il faisait travailler un esclave roumain au fond de la cave :)
Mais c'est là une constante du travail d'histoire : à chaque fouille, à chaque document trouvé on modifie peu ou prou notre connaissance de l'histoire.
Et cela s'applique également à ce que je disais au dessus : à une époque proche on n'a pas non plus forcément toutes les informations pour émettre un jugement.
FiLH
-- Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle. Roland Barthes. http://www.filh.org
Jean-Claude Ghislain <jcg@grimart.com> wrote:
On s'en fout un peu de leurs temps, on est au 21e et c'est maintenant
que ça compte.
???
Ce que je veux dire c'est que dans l'époque, on a un peu le nez dans le
guidon et on ne voit pas forcément les choses qui naissent, et dont les
effets deviendront vraiment visibles plus tard.
Il peut aussi exister des artistes qui vont faire des choses assez
puissantes, puis passer dans un certain oubli, pour finalement faire «
effet » (en tant que découvreur ou initiateur) ultérieusement.
Parfois les mouvements ne sont perceptibles que bien plus tard et on se
rend compte que des années après de l'importance de gens.
L'avis d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier ? C'est possible, mais il ne
faut pas perdre de vue que celui de demain sera peut-être encore très
différent.
Oui, mais on n'est pas demain non plus, et je ne sais pas lire dans le
marc de café.
On peut imaginer que quelqu'un considéré comme majeur aujourd'hui
s'avèrera un simple copieur dans 5 ans quand on aura découvert qu'il
faisait travailler un esclave roumain au fond de la cave :)
Mais c'est là une constante du travail d'histoire : à chaque fouille, à
chaque document trouvé on modifie peu ou prou notre connaissance de
l'histoire.
Et cela s'applique également à ce que je disais au dessus : à une époque
proche on n'a pas non plus forcément toutes les informations pour
émettre un jugement.
FiLH
--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org
On s'en fout un peu de leurs temps, on est au 21e et c'est maintenant que ça compte.
???
Ce que je veux dire c'est que dans l'époque, on a un peu le nez dans le guidon et on ne voit pas forcément les choses qui naissent, et dont les effets deviendront vraiment visibles plus tard.
Il peut aussi exister des artistes qui vont faire des choses assez puissantes, puis passer dans un certain oubli, pour finalement faire « effet » (en tant que découvreur ou initiateur) ultérieusement.
Parfois les mouvements ne sont perceptibles que bien plus tard et on se rend compte que des années après de l'importance de gens.
L'avis d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier ? C'est possible, mais il ne faut pas perdre de vue que celui de demain sera peut-être encore très différent.
Oui, mais on n'est pas demain non plus, et je ne sais pas lire dans le marc de café.
On peut imaginer que quelqu'un considéré comme majeur aujourd'hui s'avèrera un simple copieur dans 5 ans quand on aura découvert qu'il faisait travailler un esclave roumain au fond de la cave :)
Mais c'est là une constante du travail d'histoire : à chaque fouille, à chaque document trouvé on modifie peu ou prou notre connaissance de l'histoire.
Et cela s'applique également à ce que je disais au dessus : à une époque proche on n'a pas non plus forcément toutes les informations pour émettre un jugement.
FiLH
-- Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle. Roland Barthes. http://www.filh.org
Jean-Claude Ghislain
Mais une oeuvre qui n'aurait de l'intérêt *que* pour ceux qui ont lu la notice explicative, est-ce encore de l'art, pour pousser le truc à la limite ?
Pour moi une oeuvre doit se suffire à elle même, si elle a besoin d'une notice explicative, y a comme un malaise. Cela me fait penser aux réactions sur les forums photos, dès que l'on voit une belle image, certains veulent tout savoir de l'appareil, du temps de pose, du diaph, de l'heure de prise de vue, de ce que mange le photographe de grand matin et de la couleur de son chat. Si une réalisation, prise individuellement, doit se suffire à elle même ; pour apprécier l'ensemble de l'oeuvre d'un artiste dans son cheminement, il peut être intéressant de se pencher sur sa vie, sur son parcours.
En effet, s'il faut lire un essai pour pouvoir apprécier l'oeuvre, ce n'est plus une oeuvre d'art c'est un essai...
Effectivement.
Un "carré blanc sur fond blanc" ça peut s'apprécier en tant que tel, nul besoin d'explications pour être touché par l'oeuvre (juste une sensibilité assez inhabituelle)
Il y a bien longtemps, un critique d'art m'avait dit : "Je peux pondre vingt pages à propos d'un point noir sur une toile blanche, mais que voulez-vous que j'écrive à propos d'un Vermeer, c'est beau pour le critique d'art, c'est beau pour la femme de ménage, c'est beau pour l'ingénieur, c'est beau pour l'étudiant, c'est tout simplement beau et il n'y a rien à ajouter."
La question de la conservation de son oeuvre est-elle de la responsabilité de l'artiste ?
Je remarque que bien peu d'artiste se soucie de ce point ; certains, minoritaires, en font une priorité. Je pense que par respect pour le spectateur (acheteur) on doit, un minimum, se soucier de la conservation de l'oeuvre.
-- Jean-Claude Ghislain www.grimart.com
Mais une oeuvre qui n'aurait de l'intérêt *que* pour ceux qui ont lu
la notice explicative, est-ce encore de l'art, pour pousser le truc à
la limite ?
Pour moi une oeuvre doit se suffire à elle même, si elle a besoin d'une
notice explicative, y a comme un malaise. Cela me fait penser aux réactions
sur les forums photos, dès que l'on voit une belle image, certains veulent
tout savoir de l'appareil, du temps de pose, du diaph, de l'heure de prise
de vue, de ce que mange le photographe de grand matin et de la couleur de
son chat. Si une réalisation, prise individuellement, doit se suffire à elle
même ; pour apprécier l'ensemble de l'oeuvre d'un artiste dans son
cheminement, il peut être intéressant de se pencher sur sa vie, sur son
parcours.
En effet, s'il faut lire un essai pour pouvoir apprécier l'oeuvre, ce
n'est plus une oeuvre d'art c'est un essai...
Effectivement.
Un "carré blanc sur fond blanc" ça peut s'apprécier en tant que tel,
nul besoin d'explications pour être touché par l'oeuvre (juste une
sensibilité assez inhabituelle)
Il y a bien longtemps, un critique d'art m'avait dit : "Je peux pondre vingt
pages à propos d'un point noir sur une toile blanche, mais que voulez-vous
que j'écrive à propos d'un Vermeer, c'est beau pour le critique d'art, c'est
beau pour la femme de ménage, c'est beau pour l'ingénieur, c'est beau pour
l'étudiant, c'est tout simplement beau et il n'y a rien à ajouter."
La question de la conservation de son oeuvre est-elle de la
responsabilité de l'artiste ?
Je remarque que bien peu d'artiste se soucie de ce point ; certains,
minoritaires, en font une priorité. Je pense que par respect pour le
spectateur (acheteur) on doit, un minimum, se soucier de la conservation de
l'oeuvre.
Mais une oeuvre qui n'aurait de l'intérêt *que* pour ceux qui ont lu la notice explicative, est-ce encore de l'art, pour pousser le truc à la limite ?
Pour moi une oeuvre doit se suffire à elle même, si elle a besoin d'une notice explicative, y a comme un malaise. Cela me fait penser aux réactions sur les forums photos, dès que l'on voit une belle image, certains veulent tout savoir de l'appareil, du temps de pose, du diaph, de l'heure de prise de vue, de ce que mange le photographe de grand matin et de la couleur de son chat. Si une réalisation, prise individuellement, doit se suffire à elle même ; pour apprécier l'ensemble de l'oeuvre d'un artiste dans son cheminement, il peut être intéressant de se pencher sur sa vie, sur son parcours.
En effet, s'il faut lire un essai pour pouvoir apprécier l'oeuvre, ce n'est plus une oeuvre d'art c'est un essai...
Effectivement.
Un "carré blanc sur fond blanc" ça peut s'apprécier en tant que tel, nul besoin d'explications pour être touché par l'oeuvre (juste une sensibilité assez inhabituelle)
Il y a bien longtemps, un critique d'art m'avait dit : "Je peux pondre vingt pages à propos d'un point noir sur une toile blanche, mais que voulez-vous que j'écrive à propos d'un Vermeer, c'est beau pour le critique d'art, c'est beau pour la femme de ménage, c'est beau pour l'ingénieur, c'est beau pour l'étudiant, c'est tout simplement beau et il n'y a rien à ajouter."
La question de la conservation de son oeuvre est-elle de la responsabilité de l'artiste ?
Je remarque que bien peu d'artiste se soucie de ce point ; certains, minoritaires, en font une priorité. Je pense que par respect pour le spectateur (acheteur) on doit, un minimum, se soucier de la conservation de l'oeuvre.
-- Jean-Claude Ghislain www.grimart.com
Jean-Claude Ghislain
Un point pour toi. Il est tout à fait *possible* que, en effet, cette fois-ci, ce soit une réaction pertinente contre une évolution "erronée" de l'art.
Sur ce point je me pose quelques questions.
Aussi loin que l'on puisse remonter dans le passé, notre monde, la matière que l'on connaît, n'a jamais cessé de tendre vers la complexité. Une des théories pour expliquer la vie est qu'à partir d'un certain niveau de complexité, la vie apparaît. Si cette définition se révélait pertinante pour le monde du biologique, elle pourrait se révéler également exacte, un jour, pour le monde du silicium... Mais ça c'est une autre histoire.
Toujours est-il que tout tend toujours vers la complexité, plus le temps passe plus les organismes deviennent complexes, performants, sophistiqués. Nous, les humains, sommes actuellement en haut de l'échelle de cette complexité. Dans nos comportements nous reproduisons les mêmes schémas, les seuls que nous connaissons ; nous découvrons la hache de silex et nous la perfectionnons, nous découvrons la peinture rupestre et nous la perfectionnons.
Toujours mieux, toujours plus sophistiqué, toujours plus développé. Les sciences, les technologies, les arts ont depuis toujours suivi cette voie, avec des cassures et des stagnations, mais dans l'ensemble la direction est immuable.
Et puis arrive une époque étrange, si les sciences et les technologies continuent de progresser et même de façon exponentielle, les arts décident de régresser. Prenons l'exemple de la peinture : après des siècles d'effort pour découvrir des pigments, pour découvrir la perspective, pour développer le réalisme, pour amener la technique à des sommets, tout à coup une régression pour en arriver à une toile blanche...
Beaucoup d'opportunistes ont emboîté le pas, rien de plus simple à produire qu'une toile blanche, une bonne façon de s'en mettre plein les poches. Mais les précurseurs ? On ne peut tous les taxer de fainéants, d'incapables ou de bon à rien. Non, il y a eu un courant de pensée, un courant de pensée qui est allé à l'encontre du mouvement habituel.
Pourquoi ? Chacun y va de sa petite explication, cela va du retour aux sources, en passant par la société décadente, en faisant un détour par l'erreur historique, en revenant vers la prise de conscience, pour terminer du côté de l'affranchissement de l'homme envers sa nature profonde.
L'avenir donnera la clé, mais le phénomène est étrange : pourquoi dans les arts et pas dans les sciences et techniques ?
-- Jean-Claude Ghislain www.grimart.com
Un point pour toi. Il est tout à fait *possible* que, en effet, cette
fois-ci, ce soit une réaction pertinente contre une évolution
"erronée" de l'art.
Sur ce point je me pose quelques questions.
Aussi loin que l'on puisse remonter dans le passé, notre monde, la matière
que l'on connaît, n'a jamais cessé de tendre vers la complexité. Une des
théories pour expliquer la vie est qu'à partir d'un certain niveau de
complexité, la vie apparaît. Si cette définition se révélait pertinante pour
le monde du biologique, elle pourrait se révéler également exacte, un jour,
pour le monde du silicium... Mais ça c'est une autre histoire.
Toujours est-il que tout tend toujours vers la complexité, plus le temps
passe plus les organismes deviennent complexes, performants, sophistiqués.
Nous, les humains, sommes actuellement en haut de l'échelle de cette
complexité. Dans nos comportements nous reproduisons les mêmes schémas, les
seuls que nous connaissons ; nous découvrons la hache de silex et nous la
perfectionnons, nous découvrons la peinture rupestre et nous la
perfectionnons.
Toujours mieux, toujours plus sophistiqué, toujours plus développé. Les
sciences, les technologies, les arts ont depuis toujours suivi cette voie,
avec des cassures et des stagnations, mais dans l'ensemble la direction est
immuable.
Et puis arrive une époque étrange, si les sciences et les technologies
continuent de progresser et même de façon exponentielle, les arts décident
de régresser. Prenons l'exemple de la peinture : après des siècles d'effort
pour découvrir des pigments, pour découvrir la perspective, pour développer
le réalisme, pour amener la technique à des sommets, tout à coup une
régression pour en arriver à une toile blanche...
Beaucoup d'opportunistes ont emboîté le pas, rien de plus simple à produire
qu'une toile blanche, une bonne façon de s'en mettre plein les poches. Mais
les précurseurs ? On ne peut tous les taxer de fainéants, d'incapables ou de
bon à rien. Non, il y a eu un courant de pensée, un courant de pensée qui
est allé à l'encontre du mouvement habituel.
Pourquoi ? Chacun y va de sa petite explication, cela va du retour aux
sources, en passant par la société décadente, en faisant un détour par
l'erreur historique, en revenant vers la prise de conscience, pour terminer
du côté de l'affranchissement de l'homme envers sa nature profonde.
L'avenir donnera la clé, mais le phénomène est étrange : pourquoi dans les
arts et pas dans les sciences et techniques ?
Un point pour toi. Il est tout à fait *possible* que, en effet, cette fois-ci, ce soit une réaction pertinente contre une évolution "erronée" de l'art.
Sur ce point je me pose quelques questions.
Aussi loin que l'on puisse remonter dans le passé, notre monde, la matière que l'on connaît, n'a jamais cessé de tendre vers la complexité. Une des théories pour expliquer la vie est qu'à partir d'un certain niveau de complexité, la vie apparaît. Si cette définition se révélait pertinante pour le monde du biologique, elle pourrait se révéler également exacte, un jour, pour le monde du silicium... Mais ça c'est une autre histoire.
Toujours est-il que tout tend toujours vers la complexité, plus le temps passe plus les organismes deviennent complexes, performants, sophistiqués. Nous, les humains, sommes actuellement en haut de l'échelle de cette complexité. Dans nos comportements nous reproduisons les mêmes schémas, les seuls que nous connaissons ; nous découvrons la hache de silex et nous la perfectionnons, nous découvrons la peinture rupestre et nous la perfectionnons.
Toujours mieux, toujours plus sophistiqué, toujours plus développé. Les sciences, les technologies, les arts ont depuis toujours suivi cette voie, avec des cassures et des stagnations, mais dans l'ensemble la direction est immuable.
Et puis arrive une époque étrange, si les sciences et les technologies continuent de progresser et même de façon exponentielle, les arts décident de régresser. Prenons l'exemple de la peinture : après des siècles d'effort pour découvrir des pigments, pour découvrir la perspective, pour développer le réalisme, pour amener la technique à des sommets, tout à coup une régression pour en arriver à une toile blanche...
Beaucoup d'opportunistes ont emboîté le pas, rien de plus simple à produire qu'une toile blanche, une bonne façon de s'en mettre plein les poches. Mais les précurseurs ? On ne peut tous les taxer de fainéants, d'incapables ou de bon à rien. Non, il y a eu un courant de pensée, un courant de pensée qui est allé à l'encontre du mouvement habituel.
Pourquoi ? Chacun y va de sa petite explication, cela va du retour aux sources, en passant par la société décadente, en faisant un détour par l'erreur historique, en revenant vers la prise de conscience, pour terminer du côté de l'affranchissement de l'homme envers sa nature profonde.
L'avenir donnera la clé, mais le phénomène est étrange : pourquoi dans les arts et pas dans les sciences et techniques ?
-- Jean-Claude Ghislain www.grimart.com
filh
Jean-Claude Ghislain wrote:
Mais une oeuvre qui n'aurait de l'intérêt *que* pour ceux qui ont lu la notice explicative, est-ce encore de l'art, pour pousser le truc à la limite ?
Pour moi une oeuvre doit se suffire à elle même, si elle a besoin d'une notice explicative, y a comme un malaise.
En même temps tu sais très bien que la notice explicative est bien souvent tout simplement inconsciente. Parce qu'on connait le contexte dans lequel on lit l'oeuvre.
Je regardais cet été la conversion de St Pierre (Le Caravage) . C'est une oeuvre qui a plusieurs notices malrgrés tout : d'abord son titre. Sinon on dirait un mec en train de se faire accuser d'avoir falsifié sa comptabilité. Et puis l'autre notice, une fois qu'on a le titre c'est la connaissance des évangiles.
Il y a bien longtemps, un critique d'art m'avait dit : "Je peux pondre vingt pages à propos d'un point noir sur une toile blanche, mais que voulez-vous que j'écrive à propos d'un Vermeer, c'est beau pour le critique d'art, c'est beau pour la femme de ménage, c'est beau pour l'ingénieur, c'est beau pour l'étudiant, c'est tout simplement beau et il n'y a rien à ajouter."
Peut-être que c'était un critique qui ne savait pas écrire sur Vermeer ?
On peut se demander aussi quel est le rôle du critique. Pour moi un bon critique est quelqu'un qui va me donner envie de voir un truc que je ne connais pas, ou quelqu'un qui va m'apporter un plaisir de plus sur quelque chose que je connais (parce que chaque point de vue nouveau est un plaisir nouveau). Je ne vois pas pourquoi on doit rester muet devant Vermeer, peut-être faudra-t-il un autre style d'écriture que devant un point noir sur une toile blanche.
FiLH
-- Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle. Roland Barthes. http://www.filh.org
Jean-Claude Ghislain <jcg@grimart.com> wrote:
Mais une oeuvre qui n'aurait de l'intérêt *que* pour ceux qui ont lu
la notice explicative, est-ce encore de l'art, pour pousser le truc à
la limite ?
Pour moi une oeuvre doit se suffire à elle même, si elle a besoin d'une
notice explicative, y a comme un malaise.
En même temps tu sais très bien que la notice explicative est bien
souvent tout simplement inconsciente. Parce qu'on connait le contexte
dans lequel on lit l'oeuvre.
Je regardais cet été la conversion de St Pierre (Le Caravage) . C'est
une oeuvre qui a plusieurs notices malrgrés tout : d'abord son titre.
Sinon on dirait un mec en train de se faire accuser d'avoir falsifié sa
comptabilité.
Et puis l'autre notice, une fois qu'on a le titre c'est la connaissance
des évangiles.
Il y a bien longtemps, un critique d'art m'avait dit : "Je peux pondre vingt
pages à propos d'un point noir sur une toile blanche, mais que voulez-vous
que j'écrive à propos d'un Vermeer, c'est beau pour le critique d'art, c'est
beau pour la femme de ménage, c'est beau pour l'ingénieur, c'est beau pour
l'étudiant, c'est tout simplement beau et il n'y a rien à ajouter."
Peut-être que c'était un critique qui ne savait pas écrire sur Vermeer ?
On peut se demander aussi quel est le rôle du critique. Pour moi un bon
critique est quelqu'un qui va me donner envie de voir un truc que je ne
connais pas, ou quelqu'un qui va m'apporter un plaisir de plus sur
quelque chose que je connais (parce que chaque point de vue nouveau est
un plaisir nouveau). Je ne vois pas pourquoi on doit rester muet devant
Vermeer, peut-être faudra-t-il un autre style d'écriture que devant un
point noir sur une toile blanche.
FiLH
--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org
Mais une oeuvre qui n'aurait de l'intérêt *que* pour ceux qui ont lu la notice explicative, est-ce encore de l'art, pour pousser le truc à la limite ?
Pour moi une oeuvre doit se suffire à elle même, si elle a besoin d'une notice explicative, y a comme un malaise.
En même temps tu sais très bien que la notice explicative est bien souvent tout simplement inconsciente. Parce qu'on connait le contexte dans lequel on lit l'oeuvre.
Je regardais cet été la conversion de St Pierre (Le Caravage) . C'est une oeuvre qui a plusieurs notices malrgrés tout : d'abord son titre. Sinon on dirait un mec en train de se faire accuser d'avoir falsifié sa comptabilité. Et puis l'autre notice, une fois qu'on a le titre c'est la connaissance des évangiles.
Il y a bien longtemps, un critique d'art m'avait dit : "Je peux pondre vingt pages à propos d'un point noir sur une toile blanche, mais que voulez-vous que j'écrive à propos d'un Vermeer, c'est beau pour le critique d'art, c'est beau pour la femme de ménage, c'est beau pour l'ingénieur, c'est beau pour l'étudiant, c'est tout simplement beau et il n'y a rien à ajouter."
Peut-être que c'était un critique qui ne savait pas écrire sur Vermeer ?
On peut se demander aussi quel est le rôle du critique. Pour moi un bon critique est quelqu'un qui va me donner envie de voir un truc que je ne connais pas, ou quelqu'un qui va m'apporter un plaisir de plus sur quelque chose que je connais (parce que chaque point de vue nouveau est un plaisir nouveau). Je ne vois pas pourquoi on doit rester muet devant Vermeer, peut-être faudra-t-il un autre style d'écriture que devant un point noir sur une toile blanche.
FiLH
-- Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle. Roland Barthes. http://www.filh.org
filh
Jean-Claude Ghislain wrote:
Un point pour toi. Il est tout à fait *possible* que, en effet, cette fois-ci, ce soit une réaction pertinente contre une évolution "erronée" de l'art.
Sur ce point je me pose quelques questions.
Et puis arrive une époque étrange, si les sciences et les technologies continuent de progresser et même de façon exponentielle, les arts décident de régresser. Prenons l'exemple de la peinture : après des siècles d'effort pour découvrir des pigments, pour découvrir la perspective, pour développer le réalisme, pour amener la technique à des sommets, tout à coup une régression pour en arriver à une toile blanche...
Tu es bien d'accord que c'est une régression par rapport à une direction très déterminée et assez particulièrement occidentale.
Et que comme il existe différentes direction une regression dans cette direction est une progression dans une autre :)
L'avenir donnera la clé, mais le phénomène est étrange : pourquoi dans les arts et pas dans les sciences et techniques ?
Je ne suis pas vraiment certain de ton affirmation : en effet le but quand même de la physique est d'obtenir une théorie unifiée. On a finalement la même tentative que la peinture : obtenir une loi essentielle, à la foi complexe en elle même et demandant sûrement beaucoup de commentaires pour la comprendre, mais finalement plus simple que l'ensemble des lois disjointe que l'on utilise qui ressemble à un tableau bariolé.
FiLH
-- Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle. Roland Barthes. http://www.filh.org
Jean-Claude Ghislain <jcg@grimart.com> wrote:
Un point pour toi. Il est tout à fait *possible* que, en effet, cette
fois-ci, ce soit une réaction pertinente contre une évolution
"erronée" de l'art.
Sur ce point je me pose quelques questions.
Et puis arrive une époque étrange, si les sciences et les technologies
continuent de progresser et même de façon exponentielle, les arts décident
de régresser. Prenons l'exemple de la peinture : après des siècles d'effort
pour découvrir des pigments, pour découvrir la perspective, pour développer
le réalisme, pour amener la technique à des sommets, tout à coup une
régression pour en arriver à une toile blanche...
Tu es bien d'accord que c'est une régression par rapport à une direction
très déterminée et assez particulièrement occidentale.
Et que comme il existe différentes direction une regression dans cette
direction est une progression dans une autre :)
L'avenir donnera la clé, mais le phénomène est étrange : pourquoi dans les
arts et pas dans les sciences et techniques ?
Je ne suis pas vraiment certain de ton affirmation : en effet le but
quand même de la physique est d'obtenir une théorie unifiée. On a
finalement la même tentative que la peinture : obtenir une loi
essentielle, à la foi complexe en elle même et demandant sûrement
beaucoup de commentaires pour la comprendre, mais finalement plus simple
que l'ensemble des lois disjointe que l'on utilise qui ressemble à un
tableau bariolé.
FiLH
--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org
Un point pour toi. Il est tout à fait *possible* que, en effet, cette fois-ci, ce soit une réaction pertinente contre une évolution "erronée" de l'art.
Sur ce point je me pose quelques questions.
Et puis arrive une époque étrange, si les sciences et les technologies continuent de progresser et même de façon exponentielle, les arts décident de régresser. Prenons l'exemple de la peinture : après des siècles d'effort pour découvrir des pigments, pour découvrir la perspective, pour développer le réalisme, pour amener la technique à des sommets, tout à coup une régression pour en arriver à une toile blanche...
Tu es bien d'accord que c'est une régression par rapport à une direction très déterminée et assez particulièrement occidentale.
Et que comme il existe différentes direction une regression dans cette direction est une progression dans une autre :)
L'avenir donnera la clé, mais le phénomène est étrange : pourquoi dans les arts et pas dans les sciences et techniques ?
Je ne suis pas vraiment certain de ton affirmation : en effet le but quand même de la physique est d'obtenir une théorie unifiée. On a finalement la même tentative que la peinture : obtenir une loi essentielle, à la foi complexe en elle même et demandant sûrement beaucoup de commentaires pour la comprendre, mais finalement plus simple que l'ensemble des lois disjointe que l'on utilise qui ressemble à un tableau bariolé.
FiLH
-- Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle. Roland Barthes. http://www.filh.org
Bour-Brown
Florent Pessaud a écrit ( )
Non, l'art, les artistes continuent leur bonhomme de chemin, toujours (et nécessairement) en avance sur leur temps.
Houlà...
Les artistes sont de leur temps, un point c'est tout. Jusqu'au milieu du XIXème ils produisaient en fonction de leur style et de la commande avec des contrats parfois bien précis, ils étaient compris et appréciés par leurs commanditaires et leurs contemporains. Obligé, d'ailleurs. Quand les temps changeaient on modifiait ou on se débarrassait des oeuvres. De ces temps héroïques, aujourd'hui on en néglige certains et on en glorifie d'autres, et demain ça sera tout l'inverse.
La vision que tu proposes, c'est celle de la vulgate individualiste contemporaine : l'artiste est solitaire, maudit, seul contre tous, profondément génial et en avance sur son temps. Et il sera bien sûr reconnu trop tard. C'est quoi ce cliché ? Tous les artistes que tu as cité plus bas sont glorifié de leur vivant. Tu crois vraiment qu'en dehors des historiens on se souviendra d'un César, Buren ou Béjart dans deux siècles ?
Tu me demandais de quel académisme je parlais et quel était son pouvoir ? Il est là.
Zola a des convictions socialistes, très bien, il se bat pour améliorer la condition humaine, bravo, mais son bouquin, c'est un roman, une mise en scène, c'est un pur montage bricolé par un partisan, OK ?
C'est l'essence de l'art contemporain, cette recherche perpétuelle et cette nouveauté permanente.
Très beau paradoxe, cette nouveauté permanente. (sans fin faut que ça change, à jamais)
*Quelle que soit* la période considérée.
C'est ça, oui.
Florent Pessaud a écrit
( 4fa76c70.0409080321.450e0ec9@posting.google.com )
Non, l'art, les artistes continuent leur bonhomme de chemin, toujours
(et nécessairement) en avance sur leur temps.
Houlà...
Les artistes sont de leur temps, un point c'est tout. Jusqu'au milieu du
XIXème ils produisaient en fonction de leur style et de la commande avec des
contrats parfois bien précis, ils étaient compris et appréciés par leurs
commanditaires et leurs contemporains. Obligé, d'ailleurs. Quand les temps
changeaient on modifiait ou on se débarrassait des oeuvres. De ces temps
héroïques, aujourd'hui on en néglige certains et on en glorifie d'autres, et
demain ça sera tout l'inverse.
La vision que tu proposes, c'est celle de la vulgate individualiste
contemporaine : l'artiste est solitaire, maudit, seul contre tous,
profondément génial et en avance sur son temps. Et il sera bien sûr reconnu
trop tard. C'est quoi ce cliché ? Tous les artistes que tu as cité plus bas
sont glorifié de leur vivant. Tu crois vraiment qu'en dehors des historiens
on se souviendra d'un César, Buren ou Béjart dans deux siècles ?
Tu me demandais de quel académisme je parlais et quel était son pouvoir ? Il
est là.
Zola a des convictions socialistes, très bien, il se bat pour améliorer la
condition humaine, bravo, mais son bouquin, c'est un roman, une mise en
scène, c'est un pur montage bricolé par un partisan, OK ?
C'est l'essence de l'art contemporain, cette recherche perpétuelle et
cette nouveauté permanente.
Très beau paradoxe, cette nouveauté permanente.
(sans fin faut que ça change, à jamais)
Non, l'art, les artistes continuent leur bonhomme de chemin, toujours (et nécessairement) en avance sur leur temps.
Houlà...
Les artistes sont de leur temps, un point c'est tout. Jusqu'au milieu du XIXème ils produisaient en fonction de leur style et de la commande avec des contrats parfois bien précis, ils étaient compris et appréciés par leurs commanditaires et leurs contemporains. Obligé, d'ailleurs. Quand les temps changeaient on modifiait ou on se débarrassait des oeuvres. De ces temps héroïques, aujourd'hui on en néglige certains et on en glorifie d'autres, et demain ça sera tout l'inverse.
La vision que tu proposes, c'est celle de la vulgate individualiste contemporaine : l'artiste est solitaire, maudit, seul contre tous, profondément génial et en avance sur son temps. Et il sera bien sûr reconnu trop tard. C'est quoi ce cliché ? Tous les artistes que tu as cité plus bas sont glorifié de leur vivant. Tu crois vraiment qu'en dehors des historiens on se souviendra d'un César, Buren ou Béjart dans deux siècles ?
Tu me demandais de quel académisme je parlais et quel était son pouvoir ? Il est là.
Zola a des convictions socialistes, très bien, il se bat pour améliorer la condition humaine, bravo, mais son bouquin, c'est un roman, une mise en scène, c'est un pur montage bricolé par un partisan, OK ?
C'est l'essence de l'art contemporain, cette recherche perpétuelle et cette nouveauté permanente.
Très beau paradoxe, cette nouveauté permanente. (sans fin faut que ça change, à jamais)
*Quelle que soit* la période considérée.
C'est ça, oui.
Bour-Brown
Florent Pessaud a écrit ( )
Et surtout le raisonnement sur la "facilité d'accès" des oeuvres classiques me paraît discutable.
Tout est discutable.
Je ne faisais, avec ma préhistoire, que pousser cet axiome jusqu'au bout : si l'on rejette l'art contemporain en raison de son hermétisme, et qu'on pense vraiment que l'art contemporain est fermé et élitiste, il faut poursuivre sa logique plus loin...
Ca on avait compris. Le problème, c'est que les résistances ne sont pas du tout les mêmes ni pour les mêmes raisons :
Donc rejeter l'impressionisme (hermétique d'il y a 130 ans)
A son époque même l'impressionnisme n'a rien d'énigmatique. On en connaît les peintres, on en connaît les mots d'ordre, entre «Impression, soleil levant» (1874) et la reconnaissance (on va dire 1886) il y a moins de quinze ans. J'aimerais bien savoir ce qu'il y a là d'équivalent avec, par exemple, le «Carré blanc sur fond blanc» de Malevitch (1918) toujours aussi difficile à justifier de nos jours.
Mettre tout ça dans le même panier permet effectivement de déduire ce qu'on veut.
Florent Pessaud a écrit
( 4fa76c70.0409080438.33cfc981@posting.google.com )
Et surtout le raisonnement sur la "facilité d'accès" des oeuvres
classiques me paraît discutable.
Tout est discutable.
Je ne faisais, avec ma préhistoire, que pousser cet axiome jusqu'au
bout : si l'on rejette l'art contemporain en raison de son hermétisme,
et qu'on pense vraiment que l'art contemporain est fermé et élitiste,
il faut poursuivre sa logique plus loin...
Ca on avait compris. Le problème, c'est que les résistances ne sont
pas du tout les mêmes ni pour les mêmes raisons :
Donc rejeter l'impressionisme (hermétique d'il y a 130 ans)
A son époque même l'impressionnisme n'a rien d'énigmatique. On en connaît
les peintres, on en connaît les mots d'ordre, entre «Impression, soleil
levant» (1874) et la reconnaissance (on va dire 1886) il y a moins de quinze
ans. J'aimerais bien savoir ce qu'il y a là d'équivalent avec, par exemple,
le «Carré blanc sur fond blanc» de Malevitch (1918) toujours aussi difficile
à justifier de nos jours.
Mettre tout ça dans le même panier permet effectivement de déduire ce qu'on
veut.
Et surtout le raisonnement sur la "facilité d'accès" des oeuvres classiques me paraît discutable.
Tout est discutable.
Je ne faisais, avec ma préhistoire, que pousser cet axiome jusqu'au bout : si l'on rejette l'art contemporain en raison de son hermétisme, et qu'on pense vraiment que l'art contemporain est fermé et élitiste, il faut poursuivre sa logique plus loin...
Ca on avait compris. Le problème, c'est que les résistances ne sont pas du tout les mêmes ni pour les mêmes raisons :
Donc rejeter l'impressionisme (hermétique d'il y a 130 ans)
A son époque même l'impressionnisme n'a rien d'énigmatique. On en connaît les peintres, on en connaît les mots d'ordre, entre «Impression, soleil levant» (1874) et la reconnaissance (on va dire 1886) il y a moins de quinze ans. J'aimerais bien savoir ce qu'il y a là d'équivalent avec, par exemple, le «Carré blanc sur fond blanc» de Malevitch (1918) toujours aussi difficile à justifier de nos jours.
Mettre tout ça dans le même panier permet effectivement de déduire ce qu'on veut.