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Food for thought

317 réponses
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filh
Une citation sortie de Paris-Art.com

«Fendre, ouvrir les mots, les phrases ou les propositions pour en
extraire les énoncés » (Gilles Deleuze). Tordre le matériau pictural,
photographique, musical : le triturer pour en briser les rigidités, les
pesanteurs, les n½uds afin de faire advenir des formes nouvelles,
c'est-à-dire des manières de voir différemment les choses, d'en produire
des visibilités, ces «évidences» propres à chaque époque : telle est la
mission d'un art contemporain.

Aussi, l'½uvre la plus réaliste, réputée la plus ressemblante, est-elle
le produit d'un travail avec le matériau. C'est une invention de formes,
une énonciation plutôt qu'un reflet d'état de choses.
Sa force de vérité, l'½uvre la puise dans ce travail d'énonciation avec
le matériau qui fait advenir des sens et des regards inouïs.
Nécessairement inactuels.


FiLH



--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org

10 réponses

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FiLH
(Graphistecom) writes:

FiLH wrote:

Il ne me semble pas que Le Carravage ait été un grand peintre de son
vivant. Goya non plus me semble-t-il également.


On s'en fout un peu de leurs temps, on est au 21e et c'est maintenant
que ça compte.


Dans ce cas quel est le rapport avec l'art contemporain et son
accessibilité au public comme aux artistes contemporain à Goya ou
Carvaggio ?


Ben au lieu de t'efforcer d'être sacrastique t'as qu'à suivre la
conversation.



FiLH



--
FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world.
Web: http://www.filh.org e-mail
FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/
Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/



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florentpessaud
"Jean-Claude Ghislain" wrote in message news:...

(snip les points d'accord)

Un "carré blanc sur fond blanc" ça peut s'apprécier en tant que tel,
nul besoin d'explications pour être touché par l'oeuvre (juste une
sensibilité assez inhabituelle)


Il y a bien longtemps, un critique d'art m'avait dit : "Je peux pondre vingt
pages à propos d'un point noir sur une toile blanche, mais que voulez-vous
que j'écrive à propos d'un Vermeer, c'est beau pour le critique d'art, c'est
beau pour la femme de ménage, c'est beau pour l'ingénieur, c'est beau pour
l'étudiant, c'est tout simplement beau et il n'y a rien à ajouter."


Et je m'inscris assez violemment en faux contre ce genre de propos.

Et je trouve cela d'autant plus intéressant que Vermeer, justement...
Jusqu'à très récemment, Vermeer, c'était quand même plus un peintre
mineur bien utile pour faire des illustrations sur les métiers dans
les livres d'histoire, ou illustrer les pots de yaourt, mais pas
franchement reconnu comme un "grand" peintre, d'ailleurs le plus grand
flou régnait (et règne encore) sur lui.
Et puis, paf, une grosse exposition, un grosse campagne marketing
avec, et "boum" Vermeer devient un génie, tout le monde se met à avoir
un poster de Vermeer chez soi, alors "rien à dire sur un Vermeer", le
critique d'art il est franchement paresseux :)

Et ce fameux critique fait justement ce que je dénonce dans ce fil :
il tombe dans "l'évidence", le classicisme, le "bon sens populaire",
il nous dit que "ah ben oui mon brave monsieur Vermeer ça c'est beau
même la femme de ménage elle trouve ça beau", la *joliesse* comme
critère esthétique final, il n'y a pas plus pauvre et sclérosant.


Donc, je suppose que, selon les critères de ce critique d'art si
intelligent, Bosch ou Bacon ça doit vraiment être de la merde, parce
que pour trouver cela "beau" avec tout ce que cela implique de
joliesse et d'unanimité, il faut être franchement inquiétant...

La joliesse et l'unanimisme, les deux pires critères de jugement en
art ...


Et puis, oui, par certains côtés, il y a plus à dire pour un critique
(ou un spectateur) sur une oeuvre abstraite que sur une oeuvre
figurative. Une oeuvre abstraite, bien souvent, c'est la porte ouverte
à une grande liberté interprétative.

Comment expliquer en peu de mots, effectivement, ce que l'on "voit",
ce que l'on ressent, quelles images on forme dans son cerveau
lorsqu'on regarde un Pollock ?



La question de la conservation de son oeuvre est-elle de la
responsabilité de l'artiste ?


Je remarque que bien peu d'artiste se soucie de ce point ; certains,
minoritaires, en font une priorité. Je pense que par respect pour le
spectateur (acheteur) on doit, un minimum, se soucier de la conservation de
l'oeuvre.


A moins de choisir de faire des oeuvres périssables, ce qui peut aussi
se défendre, ou d'utiliser des techniques incompatibles avec la
conservation, il y a effectivement du travail à faire de ce côté là


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florentpessaud
"Bour-Brown" wrote in message news:<chnjuf$vuh$...
Florent Pessaud a écrit
( )

Non, l'art, les artistes continuent leur bonhomme de chemin, toujours
(et nécessairement) en avance sur leur temps.


Les artistes sont de leur temps, un point c'est tout.


Evidemment. Mais leur rapport à la société n'est pas le même que celui
d'un politique, par exemple.

Jusqu'au milieu du
XIXème ils produisaient en fonction de leur style et de la commande avec des
contrats parfois bien précis, ils étaient compris et appréciés par leurs
commanditaires et leurs contemporains.


Oh, quelle vision idéalisée de l'artiste pré-révolution
industrielle...
Pourtant, en prenant les biographies de Rembrandt, Rubens et
Michel-Ange, des artistes particulièrement "en cours" de leur vivant,
on s'aperçoit que, oh surprise, ils produisaient aussi des oeuvres
"pour eux-même"

Les artistes ayant pu vivre de la vente de leurs toiles, et non de
commandes et/ou de leur enseignement, il y en a quand même extrêmement
peu, même chez les contemporains...
Kandisky a été prof quasiment toute sa vie, Mondrian aussi, tous les
"grands" (prestigieux, plutôt) artistes français contemporains vivent
de commandes de l'Etat (qui est mécène ni plus ni moins institutionnel
que le Vatican pour Michel-Ange, hein)

La vision que tu proposes, c'est celle de la vulgate individualiste
contemporaine : l'artiste est solitaire, maudit, seul contre tous,
profondément génial et en avance sur son temps.


Non, pas trop, non, bien au contriare.
Et ça c'est pas une vision contemporaine, c'est une vision typiquement
romantique.

Et il sera bien sûr reconnu trop tard.


Ou pas. Peu importe. Pour la plupart des artistes, c'est très
secondaire, la reconnaissance. Ca se limite à pouvoir manger un peu
autre chose que des nouilles et au plaisir de savoir qu'on touche des
gens, les artistes mégalomanes c'est *aussi* un mythe. Faut pas croire
que tous les peintres ont l'attitude de Dali ou de Picasso...

C'est quoi ce cliché ?


C'est le tien.

Tous les artistes que tu as cité plus bas
sont glorifié de leur vivant.


Je sais bien, je les ai choisi pour cela.
Si je te parle de mes amis profs d'arts pla' ça va forcément moins te
parler.
Même si, à titre personnel, certains sont devenus mes amis précisément
parce que je trouvais leur travail plus intéressant que celui de Buren

Tu crois vraiment qu'en dehors des historiens
on se souviendra d'un César, Buren ou Béjart dans deux siècles ?


J'en sais rien, je ne suis pas un assez bon critique d'art pour
pouvoir juger de la valeur *réelle* de leurs oeuvres. Et même un très
bon critique d'art peut se planter, attendu qu'il ne sait rien de ce
que sera le monde dans deux siècles.
Si ça se retrouve on fera un revival sur le rococo en brûlant ce qu'on
aime maintenant. Ca sera la vérité de dans deux siècles.

Tu me demandais de quel académisme je parlais et quel était son pouvoir ? Il
est là.


Parce que tu vois, derrière Buren, toute une "école" spécialisée dans
la peinture de bandes de 8,7 cm, et des querelles académiques sur la
question de savoir si 10 ou 8 seraient pas mieux ?

Moi je vois qu'il y a un artiste reconnu, institutionnalisé en effet,
"en cour" et sachant en jouer, qui est peut-être le dernier plasticien
français a avoir une renommée internationale (ce qui justifie en
partie son institutionnalisation en France)

Que tu l'aimes ou non, c'est un artiste contemporain majeur, et pas
juste un artistaillon franco-français.
Ou alors il y a un complot mondial pour promouvoir la bande de 8,7 cms
?

J'en doute, j'en doute beaucoup... /L'assomoir/ toujours...


Zola a des convictions socialistes, très bien, il se bat pour améliorer la
condition humaine, bravo, mais son bouquin, c'est un roman, une mise en
scène, c'est un pur montage bricolé par un partisan, OK ?


Zola c'est *aussi* un des critiques d'art majeurs de la fin du XIXè s.
et ce n'est pas par hasard qu'il a placé plusieurs réflexions sur
l'art dans nombre de ses romans.
Et résumer la scène de l'Assommoir à "un montage bricolé par un
partisan", c'est relire ça avec un oeil ... partisan de 2004.

C'est l'essence de l'art contemporain, cette recherche perpétuelle et
cette nouveauté permanente.
*Quelle que soit* la période considérée.


C'est ça, oui.


*Dans la culture européenne* oui, à part quelques périodes de *réelle*
décadence que j'ai cité déjà plus haut dans le fil, c'est une
constante.

Après, il faut savoir et comprendre ce que veut dire "nouveauté".

"La Renaissance", c'est incontestablement une période de renouveau
artistique.
Et c'est *aussi* celle de la redécouverte d'un patrimoine culturel
ancien.


Avatar
florentpessaud
"Bour-Brown" wrote in message news:<chnjva$qj6$...
Florent Pessaud a écrit
( )

Et surtout le raisonnement sur la "facilité d'accès" des oeuvres
classiques me paraît discutable.


Tout est discutable.


On flirte avec la contradiction performative là...


Ca on avait compris. Le problème, c'est que les résistances ne sont
pas du tout les mêmes ni pour les mêmes raisons :


Tu peux le prouver, ça, ou c'est juste un ressenti personnel ?

Donc rejeter l'impressionisme (hermétique d'il y a 130 ans)


A son époque même l'impressionnisme n'a rien d'énigmatique.


Arf. /Les Nymphéas/ c'est très figuratif, c'est sûr...

On en connaît
les peintres, on en connaît les mots d'ordre, entre «Impression, soleil
levant» (1874) et la reconnaissance (on va dire 1886) il y a moins de quinze
ans.

J'aimerais bien savoir ce qu'il y a là d'équivalent avec, par exemple,
le «Carré blanc sur fond blanc» de Malevitch (1918) toujours aussi difficile
à justifier de nos jours.


Malevich était un artiste majeur, reconnu comme tel, de son vivant.

*Tu* trouves son tableau "difficile à justifier", mais c'est un avis
personnel.

Tu fais comme tu veux, bien sûr, mais quand on est exposé au MoMA, au
Guggenheim, à la Tate, à Beaubourg, on peut dire que "la
reconnaissance", elle est là, quand même.
Qui sait, peut-être que la postérité te donnera raison et qu'un
Malevich ne vaudra plus que 50 euros d'ici trente ans ?


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florentpessaud
"Bour-Brown" wrote in message news:<chno5m$br2$...

Alors, maintenant le plus inculte des incultes connaît Mozart et
Picasso.
Vaut mieux pas demander ce qu'il en pense.



Et c'est moi l'élitiste ....

Est ce être un artiste que de refaire ce qui s'est fait 50, 100, 300
ans avant ?



Bon, je snippe, parce que la mauvaise foi c'est d'un intérêt limité,
qu'on soit en désaccord c'est une chose que tu déformes
systématiquement ce qui se dit en est une autre.

Mais bon si toi tu considères que faire un travail de copiste c'est
faire de l'art...


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FiLH
(Florent Pessaud) writes:

"grands" (prestigieux, plutôt) artistes français contemporains vivent
de commandes de l'Etat (qui est mécène ni plus ni moins institutionnel
que le Vatican pour Michel-Ange, hein)


Il y a quand même une différence profonde : comme le dit un copain,
quand le frac commande, Mr Frac n'a pas de prénom.

La différence entre l'achat institutionnel et le mécénat des papes et
autres rois, princes, c'est que les derniers sont des actes d'hommes.

Ce serait intéressant de voir pour les entreprises. Mais des trucs
comme le CCF se réfugient derrière un comité.

FiLH


--
FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world.
Web: http://www.filh.org e-mail
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Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/

Avatar
florentpessaud
"Bour-Brown" wrote in message news:<cho0jt$91e$...

(snip)

Je te
dirais qu'il y a des sociétés humaines qui ont vécu sans AUCUNE nouveauté
pendant des siècles et des siècles, tu me dirais encore que non. Je te
citerais les Indiens d'Amérique ou les Bushmen d'Australie que tu me
demanderais de démontrer qu'ils existent ou de prouver qu'ils n'ont pas
inventé la roue.


Oui, il y a, ou plutôt il y avait plein de civilisations différentes
avec des valeurs différentes et des priorités différentes.

Il se trouve que la civilisation à laquelle on appartient tous les
deux, c'est une civilisation du "progrès" (avec de *très gros*
guillemets), axée sur le développement, la nouveauté.
Au point d'ailleurs d'avoir à peu près écrasé toutes les autres
civilisations.

Ca, c'est un constat. Un fait.
Il est évident que dans ce débat on parle de l'art *occidental*
Je faisais même remarquer (hier ?) que, précisément, la notion que tu
défends (hermétisme de l'art abstrait, tout ça) n'avait de sens *que*
dans une vision occidentale de l'art.


===== EXEMPLE CONCRET ==== > ===== PREUVE ==== > «Ainsi la copie, plus ou moins conforme, est devenue au IIe siècle après
J.-C. l'acte essentiel de l'activité artistique
===== NOTE AU LECTEUR ==== > Là, je suis vraiment curieux de l'invention qu'il va trouver pour nier
l'évidence.


Qu'il y a déjà été répondu avant même que tu donnes cet exemple :
Période de décadence.

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florentpessaud
"Peter Pan" wrote in message news:<413f13ac$0$315$...


L'ensemble des points que tu soulèves semblent incontestables. Mais à mon
sens, ce qui est très différent _aujourd'hui_ est le cheminement.
Pour m'en tenir aux Arts Plastiques, je doute fort que le public ait les
moyens de s'émouvoir devant une "production" de Lewitt autant que devant un
Klee, tout simplement parce que le premier nous demande de réfléchir avant de
s'émou[voir].


Peut-on apprécier une oeuvre de Lewitt sans réfléchir ?
A mon avis, oui, mais je conçois que ce point de vue soit contestable.
Je pense avoir amené pas mal de points pour indiquer la relativité de
ce jugement.

Les "pionniers", qui ont choqué le grand public, sont maintenant
devenus plutôt accessibles au plus grand nombre, le regard des gens
sur ces oeuvres a évolué, non pas du fait d'une "initiation" mais plus
parce que les gens se sont habitués à des formes nouvelles.

Le cubisme, par exemple, ne choque plus vraiment, l'impressionnisme
plus du tout, l'expressionnisme abstrait ou le pop-art plus beaucoup
non plus ...

(je snippe car c'est un peu la continuité de ce que tu disais au
dessus)

Tiens, au passage, un article intéressant et en rapport avec le débat
pioché au fil de google :

http://www.cndp.fr/revueTDC/807-41526.htm

Je comprends qu'il devient complexe de "produire" de la nouveauté mais "faire
advenir des formes nouvelles" (sic) est-il donné à tout le monde ?


Ben non. Et c'est à la limite ce que je trouvais un peu gênant dans
l'article initial, qui donnait le sentiment d'une vision un peu
exclusivement conceptuelle de l'art.

Car je n'ai
pas cru lire ici un élément qui augmente la confusion (et la diffusion) autour
de l'art : les moyens de communication bien plus accessibles.


C'est un autre et vaste sujet, qu'on a effleuré par moments mais le
fil devient touffu.

De fait, le grand public, le spectateur, passe plus facilement de l'autre côté
de la barrière, avec son lot de mauvaise foi : c'est le fond du débat, la
mauvaise foi, non ?


Il y a clairement un phénomène nouveau et intéressant de ce côté.

1) On vit dans une société de loisirs, de hobbies : "tout le monde" (à
commencer par moi, tiens), se sent aujourd'hui légitimé à s'essayer à
la pratique artistique. Ou à la critique d'art.
Aller au musée, peindre, ne sont plus des activités accessibles
seulement à une "élite" ; les mjc donnent des cours, les grandes expos
dans les musées donnent lieu à des publireportages au journal, etc,
l'art est de plus en plus perçu comme un moyen de s'accomplir, un
outil de développement personnel.

2) L'art contemporain, /en apparence/ plus "facile" techniquement
légitime aussi l'idée que tout le monde peut le faire : Si peindre
comme David semble difficile, peindre comme Pollock semble aisé...

3) L'explosion des technologies a également contribué à cette
démocratisation de la pratique artistique : faire de la photo
nécessite un apprentissage technique bien moindre que faire de la
peinture, faire de la musique pop (au sens large) ne nécessite pas de
maîtrise du solfège ni une énorme maîtrise technique de l'instrument

4) L'explosion numérique a encore accentué ce fait, en simplifiant
encore la technologie *et* en abaissant les coûts :
Avec un APN et Photoshop, non seulement on peut shooter à volonté mais
de plus la retouche complexe devient accessible aisément.
De même, en musique, le coût de production d'un album s'est
littéralement effondré

5) L'explosion des moyens de communication a créé *l'illusion* d'une
facilité de diffusion des oeuvres

etc etc...

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florentpessaud
"Peter Pan" wrote in message news:<413f1478$0$307$...


Un "carré blanc sur fond blanc" ça peut s'apprécier en tant que tel,
nul besoin d'explications pour être touché par l'oeuvre (juste une
sensibilité assez inhabituelle)
Oui et non. Puisqu'on parle de la quête de nouveauté, Malevitch a fait sa

trace dans cette voie. Ceux qui y remettent le "pinceau" avec l'ajout d'un
dico vont-ils faire avancer le shil... shimil... truc ?


Clairement, non.
D'autant que la toile blanche, c'est justement un exemple limite...
Malevitch a été le premier, y a passé cinq ans puis a considéré que ce
qu'on pouvait faire sur le sujet était fait.
Difficile de fonder une école sur un sujet aussi minimaliste, pour
sûr.

Merde, l'art contemporain, ce n'est pas que Manzoni, Delvoye, Christo
et Buren !

Et encore, même Manzoni (!), sans être du tout un théoricien pointu de
l'art contemporain, j'arrive à comprendre, à donner un sens à la
démarche.
Je comprends qu'on puisse y voir un canular, ou un foutage de gueule,
mais on peut *aussi* l'appréhender autrement. Et la réaction de
dégoût/mépris du spectateur, n'est ce pas précisément ce que l'artiste
voulait faire ressentir au spectateur ?

Et j'ai beau chercher, de fait je n'arrive pas à imaginer une oeuvre
d'ou l'esthétique serait absente.


Idem.
Des vieux cons nous sommes ? Nous le saurons dans... 30 ans :o)


Je pense qu'on pourrait faire consensus sur le fait que l'art du XXè
siècle a été très loin dans l'expérimentation, la recherche des
limites de ce que peut être l'art...
Et, sans doute, une bonne partie sera oubliée dans 30 ans, parce que,
ben, ils s'étaient fourvoyés et nous avec... Mais ils auront toujours
fait avancer la réflexion sur ce que peut être l'art !

En reprenant mes commentaires sur Malevitch, Duchamps a mis les pieds dans le
pl... l'urinoir mais il a montré par l'ensemble de son oeuvre qu'il s'agissait
d'un cheminement, pas d'une fin en soi.


C'est un des exemple de cas limites, Duchamps (plus que Malevitch qui
restait dans une démarche "classiquement" picturale mais poussée à
l'extrême) parce qu'il y avait clairement une dimension de provocation
dans ses ready-made


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FiLH
(Florent Pessaud) writes:
Mais bon si toi tu considères que faire un travail de copiste c'est
faire de l'art...


Ici on se heurte quand même à une tautologie (?).

Pourquoi un travail de copiste n'est pas faire de l'art ?

Parce qu'on définit l'art comme demandant un minimum d'originalité...

FiLH

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