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filh
Une citation sortie de Paris-Art.com

«Fendre, ouvrir les mots, les phrases ou les propositions pour en
extraire les énoncés » (Gilles Deleuze). Tordre le matériau pictural,
photographique, musical : le triturer pour en briser les rigidités, les
pesanteurs, les n½uds afin de faire advenir des formes nouvelles,
c'est-à-dire des manières de voir différemment les choses, d'en produire
des visibilités, ces «évidences» propres à chaque époque : telle est la
mission d'un art contemporain.

Aussi, l'½uvre la plus réaliste, réputée la plus ressemblante, est-elle
le produit d'un travail avec le matériau. C'est une invention de formes,
une énonciation plutôt qu'un reflet d'état de choses.
Sa force de vérité, l'½uvre la puise dans ce travail d'énonciation avec
le matériau qui fait advenir des sens et des regards inouïs.
Nécessairement inactuels.


FiLH



--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org

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filh
Florent Pessaud wrote:

"news.free.fr" a écrit dans le message de
news:
Florent Pessaud vient de nous annoncer :

A fortiori, on pourrait même dire que jamais l'art n'a été aussi
facilement


accessible qu'aujourd'hui.


Aussi visible, pas accessible.


Non, accessible aussi. Je ne vois pas en quoi Calder ou Duchamp ou (qui tu
veux) serait moins accessible que ne l'était, pour les spectateurs de
l'époque, Monet ou Courbet (pas Julien, hein).
Et on pourrait trouver d'autres exemples.

La seule *grosse* différence, c'est que l'art contemporain n'a pas encore
été "écrémé" par l'histoire



On peut par aillleurs se demander comment un art pas visible serait
accessible !

FiLH

--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org



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filh
FiLH wrote:

Une citation sortie de Paris-Art.com

«Fendre, ouvrir les mots, les phrases ou les propositions pour en
extraire les énoncés » (Gilles Deleuze). Tordre le matériau pictural,
photographique, musical : le triturer pour en briser les rigidités, les
pesanteurs, les n½uds afin de faire advenir des formes nouvelles,
c'est-à-dire des manières de voir différemment les choses, d'en produire
des visibilités, ces «évidences» propres à chaque époque : telle est la
mission d'un art contemporain.

Aussi, l'½uvre la plus réaliste, réputée la plus ressemblante, est-elle
le produit d'un travail avec le matériau. C'est une invention de formes,
une énonciation plutôt qu'un reflet d'état de choses.
Sa force de vérité, l'½uvre la puise dans ce travail d'énonciation avec
le matériau qui fait advenir des sens et des regards inouïs.
Nécessairement inactuels.



Pour auto-commenter, personne ne trouve paradoxal qu'une des grandes
préoccupation des photographes numériques n'est pas de faire advenir des
formes nouvelles mais de reproduire celle du passé (celles que la photo
argentique fit advenir en son temps).

FiLH



--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org

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Bartleby
On Sun, 5 Sep 2004 14:06:07 +0200, (FiLH) wrote:



Pour auto-commenter, personne ne trouve paradoxal qu'une des grandes
préoccupation des photographes numériques n'est pas de faire advenir des
formes nouvelles mais de reproduire celle du passé (celles que la photo
argentique fit advenir en son temps).



Je ne vois aucun paradoxe.

La photo n'a cessé d'évoluer et le numérique n'est que le dernier
avatar d'une perpétuelle évolution.

Le phénomène numérique est trop neuf pour qu'on puisse encore
dsicerner une différence, mais il va sans doute changer la façon de
phtographier.

Quand on est passé de la plaque au film, on a dans un premier temps
photographié comme avant jusqu''à ce qu'on tire parti de l'avantage
qu'on pouvait tirer de la mobilité et de la facilité des noveaux
appareils.

Imagine-t-on un Cartier Bresson (ou d'autres) avec une chambre à
plaque de 25 kg ?

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Bour-Brown
Florent Pessaud a écrit
( cheqv8$uek$ )

A fortiori, on pourrait même dire que jamais l'art n'a été aussi
facilement accessible qu'aujourd'hui.


Aussi visible, pas accessible.


Non, accessible aussi. Je ne vois pas en quoi Calder ou Duchamp ou (qui tu
veux) serait moins accessible que ne l'était, pour les spectateurs de
l'époque, Monet ou Courbet (pas Julien, hein).
Et on pourrait trouver d'autres exemples.


Pour la plupart des gens, l'art se définit comme la recherche d'un idéal et
l'oeuvre comme la technique qui permet de l'approcher. Je pense d'ailleurs
que c'en était la définition la plus simple, l'acception la plus utilisée,
l'idéal étant ici l'esthétique, le «beau», et la technique une habilité, un
savoir-faire, une «maîtrise».

Bon, et bien pour rester dans tes exemples, il est des gens pour ne pas voir
en quoi le porte-bouteille ou l'urinoir de Duchamp (pour rester dans tes
exemples) exprime cet idéal, ni le talent particulier qu'il faut avoir pour
choisir un objet quelconque et le poser sur un socle.


Ben tu te trompes, c'est pas grave.


Pas si sûr, qu'il se trompe.



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Bour-Brown
FiLH a écrit
( 1gjn6xg.thluk51vx5acaN% )

Comme un certain Bour-Brown qui nous explique dès qu'il peut que lui
n'est pas dupe ce en quoi il se distancie ostensiblement du vulgaire qui
lui est dupe.



Dupe, on l'est tous, par formation. [...]



Ceci dit, si tu lances un fil pour qu'on discute, ce n'est pas la peine
d'envenimer chaque échange par des allusions perfides style obsession,
démagogie, un «certain» Bour-Brown, etc. parce que ça devient franchement
désagréable.


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Bour-Brown
FiLH a écrit
( 1gjn725.bm9gih1srpmqoN% )

Peux tu avoir l'obligeance de donner des éléments permetant de soutenir
ton affirmation ?


Mais très certainement.

Tant que les oeuvres étaient figuratives, elles pouvaient être identifiées,
reconnues, perçues (mets les synonymes que tu veux) du premier coup d'oeil,
et les gens trouvaient qu'il fallait bien du talent pour faire tout ça. Je
ne suis pas certain qu'il en soit de même avec la plupart des oeuvres
contemporaines.

Peux tu en contre partie expliquer pourquoi alors il y a 2h de queue
pour entre à Beaubourg ? Si c'est innaccessible que font ces gens ?


Bof, des files d'attente, tu en trouves partout. Société du spectacle, des
loisirs, de la consommation, tout ça...

Les oeuvres ont beau être de plus en plus vues (à vrai dire il devient
difficile d'y échapper), il n'en reste pas moins que l'essentiel de l'art
contemporain ne permet pas un appréhension immédiate, et qu'il faut un
bagage culturel de plus en plus conséquent pour en saisir les enjeux.

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filh
Bartleby wrote:

On Sun, 5 Sep 2004 14:06:07 +0200, (FiLH) wrote:



Pour auto-commenter, personne ne trouve paradoxal qu'une des grandes
préoccupation des photographes numériques n'est pas de faire advenir des
formes nouvelles mais de reproduire celle du passé (celles que la photo
argentique fit advenir en son temps).



Je ne vois aucun paradoxe.

La photo n'a cessé d'évoluer et le numérique n'est que le dernier
avatar d'une perpétuelle évolution.

Le phénomène numérique est trop neuf pour qu'on puisse encore
dsicerner une différence, mais il va sans doute changer la façon de
phtographier.

Quand on est passé de la plaque au film, on a dans un premier temps
photographié comme avant jusqu''à ce qu'on tire parti de l'avantage
qu'on pouvait tirer de la mobilité et de la facilité des noveaux
appareils.

Imagine-t-on un Cartier Bresson (ou d'autres) avec une chambre à
plaque de 25 kg ?


Je ne suis pas sûr de ce que tu dis, il me semble que les angles de
prises de vue explosent avec l'apparition du petit format.

Sur le numérique, une des choses qui me semble amusante sur l'évolution
c'est que la photo numérique semble réabiliter une photo plus
quotidienne.

FiLH




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une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org


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jpw
"Bour-Brown" a écrit

Ceci dit, si tu lances un fil pour qu'on discute, ce n'est pas la peine
d'envenimer chaque échange par des allusions perfides style obsession,
démagogie, un «certain» Bour-Brown, etc. parce que ça devient franchement
désagréable.


t'as rarement eu à discuter avec goudal alors
parce que c'est son habitude....

jpw

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filh
Bour-Brown wrote:

Florent Pessaud a écrit
( cheqv8$uek$ )

A fortiori, on pourrait même dire que jamais l'art n'a été aussi
facilement accessible qu'aujourd'hui.


Aussi visible, pas accessible.


Non, accessible aussi. Je ne vois pas en quoi Calder ou Duchamp ou (qui tu
veux) serait moins accessible que ne l'était, pour les spectateurs de
l'époque, Monet ou Courbet (pas Julien, hein).
Et on pourrait trouver d'autres exemples.


Pour la plupart des gens, l'art se définit comme la recherche d'un idéal et


En quoi l'art est différent des autres disciplines ?

Par exemple laisserait-on « la plupart des gens » définir ce qu'est la
physique ?

Surtout qu'on voit bien que « la plupart des gens » est relativement
mauvais dans ce domaine. Voir l'exemple bâteau des impressionistes que
« la plupart des gens » adorent après avoir conspué.

Faut-il accepter que « la plupart des gens » confisque le bon goût au
risque de ne plus rien avoir de nouveau ?

FiLH


--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org




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filh
Bour-Brown wrote:

FiLH a écrit
( 1gjn6xg.thluk51vx5acaN% )

Comme un certain Bour-Brown qui nous explique dès qu'il peut que lui
n'est pas dupe ce en quoi il se distancie ostensiblement du vulgaire qui
lui est dupe.



Dupe, on l'est tous, par formation. [...]




Ben oui mais tu dis aussi que tu n'es pas dupe de la prétendue
confiscation.

Alors.. dupe ou pas ?

FiLH

Pour le reste, j'avoue que ne te voyant intervenir que dans des
circonstances précises je me pose quelques questions;

--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
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